Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

vendredi 1 mai 2015

Effroi



Des Femen perturbent la manifestation du Front national et la police reste passive : Manuel Valls trouve le moyen de se dire effrayé par l’extrême-droite. Cherchez  l'erreur …

Il y a des indignations et des effrois qui confinent à l’obsession pathologique. Ce vendredi 1er mai, le premier ministre Manuel Valls, qui ne supporte apparemment pas de devoir garder le silence pendant plus d’une journée, s’est cru autorisé à commenter la manifestation du Front national en y voyant « le spectacle effrayant d’une extrême-droite qui ne change pas ». Les raisons d’une telle déclaration ? La façon dont les militants de ce parti ont évacué les quelques Femen qui étaient venues perturber le discours de Marine Le Pen.

En l’occurrence, l’effroi et l’indignation de M. Valls prêteraient plutôt à sourire. En effet, jusqu’à preuve du contraire et quel que soit le psitaccisme en vigueur sur la relation supposée des frontistes avec les valeurs de la République, le FN reste un parti politique légalement autorisé. Si M. Valls le croit si immoral, dangereux ou antirépublicain, il lui appartient de l’interdire de toute urgence. A défaut et que cela lui plaise ou non, ce parti a autant de droits que tout autre parti dont certains, à l’extrême-gauche tout particulièrement, ne sont pas précisément des parangons de vertu. 

D’un autre côté, on ne sache pas que la manifestation traditionnelle du FN, le 1er mai, n’ait pas été autorisée par la Préfecture de police de Paris. Il ne s’agit ni d’une manifestation interdite ni d’une manifestation « sauvage ». Les éditions précédentes s’étaient déroulées, au cœur de Paris, sans incident ni casse. Dès lors, il appartenait à cette même Préfecture de police, en coordination étroite avec le service d’ordre du FN, de prévenir toute forme d’incident susceptible de dégénérer en désordre public. Manifestement, cette coordination n’a pas bien fonctionné car des Femen se sont mises de la partie, seins à l’air et poitrine peinturlurée comme il convient. 

La faute à qui ? On ne fera pas l’injure à la Préfecture de police, elle qui est censée être au courant de tout et dont on ne cesse de louer l’expertise, d’avoir ignoré le projet des Femen. Il y a quelques mois de cela, elle s’était laissé dépasser il est vrai par les agissements de ces soi-disant féministes qui n’avaient pas hésité à violer l’enceinte de Notre-Dame de Paris. A l’époque, les pouvoirs publics ne s’en étaient guère émus, pas plus d’ailleurs que la justice dont la mansuétude singulière avait garanti à ces activistes une forme d’impunité sidérante en même temps qu’un encouragement à la récidive.

De deux choses l’une, à cet égard : soit la police n’était pas au courant et a été piégée, ce qui en dirait long sur ses carences voire son amateurisme ; soit elle était parfaitement informé et a laissé faire. Pour ma part, mon côté espiègle me fait instinctivement opter pour la seconde de ces hypothèses.

Comment les sphères proches du pouvoir auraient-elles pu ignorer que le service d’ordre du FN ne laisserait pas faire et réagirait d’autant plus lestement (et d’autant plus légitimement) que les services de police de l’Etat – dont la mission première, on le répète à toutes fins utiles, est d’assurer l’ordre public - brillaient par leur inexistence. Tout se passe ainsi comme si l’on attendait impatiemment la réaction prévisible du FN pour mieux pouvoir ensuite la condamner en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Nul doute qu’on s’attendait également au courroux de ces mêmes militants FN face à de soi-disant journalistes de Canal Plus, qui s’apparentent bien davantage à des provocateurs subversifs qu’à des journalistes honnêtes et impartiaux. Mais une fois encore, rien n’aurait pu se produire de tout cela si seulement la police de l’Etat socialiste n’avait pas fait preuve d’une impéritie coupable.

On aura beaucoup de mal à prendre les Femen de même que les « journalistes » du Petit Journal de Canal pour d’authentiques victimes. Quand on crache à longueur de journée sur les gens ou quand on vient les provoquer, il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils vous accueillent à bras ouvert. Liberté de l’information ? Pardi ! Avec ces journalistes-là, sans parler de ces féministes dépoitraillées, il s’agit plutôt de la liberté du buzz, du scandale et de la provocation. Allez demander au Parti communiste si les nervis du service d'ordre de la CGT seraient restés inertes en pareille situation !

Le plus comique, dans cette histoire, reste tout de même la déclaration de M. Valls qui affecte de se prétendre effrayé par le spectacle de l’extrême-droite. Pour quelques perturbatrices éconduites un peu prestement, vraiment ? M. Valls a décidément le cuir sensible depuis quelques mois : depuis, précisément, ces ordres peu glorieux donnés à sa police de réprimer sans le moindre ménagement des jeunes portant certains tee-shirts au nom de la Manif’ pour tous ainsi que des familles bien inoffensives venues protester pacifiquement. 

Sans doute les Femen comme les journalistes d’égouts  lui paraissent-ils plus honorables que d’honnêtes familles. C’est son droit mais alors il lui appartient de le dire clairement, tout en précisant au passage qu’on a tous les droits, dès lors qu’on s’attaque au Front national …au nom de la bonne conscience et du politiquement correct, tout ce qui lui reste apparemment, après un peu plus d’un an d’exercice à Matignon.

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