Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

jeudi 15 janvier 2015

Théorie du genre


Pauvre Najat Vallaud-Belkacem ! Elle y tenait pourtant tellement à sa « théorie du genre » et à son égalitarisme hommes-femmes qu’elle érigeait en problème n° 1 de notre école ! Elle va pourtant devoir en rabattre, au moins provisoirement, à  la lumière des récents événements consécutifs aux attentats.

Dieu sait que l’Education nationale avait tout fait, comme d’habitude, pour minimiser les incidents dans les écoles sinon pour les nier : non seulement le refus de respecter la minute de silence en mémoire des victimes des assassins islamistes mais aussi des altercations entre jeunes pro-islamistes et « Blancs » ou « Français » comme ils disent, et cela en dit déjà long sur leur sentiment de non-appartenance à la communauté nationale. L’administration scolaire ne cessait de nous enfumer : les incidents sont marginaux, les « jeunes » qui en sont les auteurs étaient parfaitement « normaux », bien intégrés et tout et tout.

Mais voilà, les faits sont têtus. Au début, les incidents étaient au nombre de 70. Mme Vallaud-Belkacem parle aujourd’hui d’une centaine alors que son administration évoque, de son côté, le chiffre de 200. Qui croire ? Pour ma part, j’inclinerais à penser que Luc Ferry a tout à fait raison en évaluant les incidents à dix fois plus, soit plusieurs milliers. Par laxisme, tous partis au pouvoir confondus, on a laissé faire dans nos écoles depuis des décennies. On a jeté aux orties, comme ringarde, la  vraie vocation de l’école. On a laissé se constituer des clans, des groupes de pression qui interdisent encore aujourd’hui l’enseignement de la Shoah. Au-delà, on a laissé tranquille les « quartiers » avec leurs trafics bien connus de drogue et d’armes en croyant ainsi acheter la paix sociale. On en voit aujourd’hui le résultat !

Ce n’est pas  près de s’arrêter car le soufflé de la manifestation du 11 janvier ne va pas tarder à retomber. La novlangue et le politiquement correct ne vont pas abdiquer de sitôt. Hier, aux obsèques du dessinateur Tignous, c’était une journaliste de Charlie Hebdo qui incitait le public à ne pas laisser passer les « fachos » et les « culs bénis » : comme si c’étaient le FN, quoi qu’on en pense par ailleurs, et les cathos qui avaient assassiné les gens de Charlie. Aujourd’hui on découvre qu’une majorité d’élèves issus de cette fameuse « diversité » qu’on a célébrée à l’envi soutiennent plus ou moins ouvertement les attentats. Et les pouvoirs publics nous déclarent sans rire qu’ils s’en vont rechercher les causes de ce comportement toutes affaires cessantes !

Ils n’iraient pas à chercher bien loin, s’ils le souhaitaient. En France se constitue d’une manière très organisée, d’un côté, et diffuse, de l’autre, une sorte de 5ème colonne qui sape notre pays. Le tout, sur fond d’apathie munichoise qui est la véritable tendance lourde de notre société française. En 1938, Léon Blum parlait à juste raison du « lâche soulagement » des Français. La remarque conserve aujourd’hui toute sa validité. On ne relève même plus un des arguments de ces jeunes qui consiste à dire qu’on pleure nos morts mais qu’on ne s’indigne pas des morts à Gaza. Comme si Gaza se trouvait en France et comme si, d’ailleurs, il fallait trouver normal qu’un territoire évacué par Israël, il y a maintenant plusieurs années, continue de balancer quotidiennement des missiles sur les Israéliens. Qui ne voit que l’objectif de ces « jeunes » est non seulement Gaza, mais aussi l’éradication d’Israël – leur prochain objectif qu’ils ne chercheront même plus à dissimuler – voire l’islamisation de la France, le nombre faisant loi ?

Qui ne voit que le but de ces « jeunes », qui ne rêvent que de rejouer la décolonisation, est de nous culpabiliser en permanence, la seule chose qu’ils soient capables de faire. Et cela marche auprès des naïfs, des simples d’esprit et même des autres qui, par lassitude et grâce au travail d’intox des médias et de certains intellos, en viennent à penser qu’il doit bien y avoir un fond de vérité dans tout cela.

Cette situation, encore une fois gauche et droite confondues, est le résultat de l’inconscience giscardienne, du laissez-faire chiraquien mais aussi de la complaisance mitterrandienne. Comme on regrette que Sarko ne soit pas passé à l’acte lorsqu’il disait vouloir passer les quartiers au « karcher ». Mais que n’aurait-on dit s’il s’y était effectivement employé ! On aurait vu toute la gauche bienpensante et une partie de la droite aussi défiler avec indignation : et SOS Racisme et la Ligue des droits de l’homme. 

La lâcheté se paie tôt ou tard. Nous commençons seulement de payer l’addition. Ce n’est pas fini, loin de là. A quelques exceptions près, la France est un peuple qui s’est couché depuis fort longtemps. De Gaulle, au fond, n’aura cessé de le dire. Ce ne sont pas des manifestations monstres mais en trompe-l’œil qui prouveront le contraire. Les vieux réflexes, si commodes, reprendront le dessus. L’éducation nationale recommencera à fermer les yeux et à parler de communauté de vie scolaire et de théorie du genre là où il y aurait lieu de s’alarmer de la déculturation et de l’analphabétisation croissante de nos élèves. 

Et l’on continuera à ignorer l’incompétence crasse d’une ministre dont on se demande à quel point elle est davantage française que marocaine. Est-il normal qu’une ministre de la République française, assistant au Conseil des ministres, conserve sa nationalité étrangère, marocaine en l'espèce ? L’expression de 5ème colonne ne prend-elle pas là toute sa consistance ? Mais, là encore, tout le monde trouvera normal cette double appartenance à un niveau ministériel de même qu’on trouvera normal que le Maroc ait refusé d’envoyer un représentant à la manif du 11 janvier et refuse l’introduction de Charlie Hebdo sur son territoire.

Le ver est sans doute dans le fruit mais ne nous illusionnons pas. Le mal est d'abord en nous, le pire étant qu'on n'en reconnaisse même pas l'existence. 


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