Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

jeudi 4 avril 2013

Minable

Prendriez-vous cet homme en stop ? Non, dix fois non, cent fois non ! J-M Ayrault, car c'est bien de lui dont il s'agit, ressemble au fond à ce voisin acariâtre - on en a tous, qu'on l'appelle "Monsieur G" ou "Monsieur A" - qui n'hésite pas à débouler chez vous, règlement de copropriété en main - au  moindre bruit jugé par lui suspect.

Il faut dire que J-M Ayrault ne se contente pas hélas de se montrer acariâtre. On le dit froid, il apparaît plutôt marmoréen, comme figé par des événements qui le dépassent de toute évidence. Certains dissimulent leur incompétence par une agitation intempestive, lui tente de la cacher sous une suffisance hautaine un peu lassée qui semble lui tenir lieu de communication. Son incompétence ? Il suffit d'observer comment il a géré sa ville de Nantes pendant des années. On pourrait observer, il est vrai que la Corrèze, de son côté, n'a pas été beaucoup mieux gérée.

Pour autant, on pourrait s'attendre à une quelconque humanité, à une certaine élégance de la part de cet homme si distant. Ce serait pure naïveté. En réalité, il se révèle du genre mesquin et s'identifie au fond à cette apostrophe aussi imprudente qu'expéditive qu'il avait eue sur Gérard Depardieu. "Minable" avait-il alors lancé, méprisant.  L'ennui rétrospectivement est que Depardieu agissait en totale légalité. Après tout, s'il souhaitait s'établir en Belgique, en Russie voire en Patagonie (comme Florent Pagny) c'était son droit absolu. Que dirait à présent J-M Ayrault face aux tribulations de son ancien ministre J. Cahuzac ?

Il vaut mieux ne pas le lui demander. La manière dont il l'a lâché du jour au lendemain, sans le moindre état d'âme ou compassion - car enfin, on ne sache pas qu'il y ait eu mort d'homme jusqu'à présent - est significative. Les cyniques soutiendront qu'il s'agissait là de pure tactique politique en ce qu'il affectait d'entrer dans le rôle de l'homme trahi, trompé, et de prévenir ainsi toute insinuation de complicité. La ficelle était déjà grosse. Mais voilà qu'Ayrault en a rajouté une couche hier en enjoignant le coupable - d'ailleurs toujours présumé innocent malgré ses aveux - de ne pas percevoir ses indemnités de ministre comme il en a parfaitement le droit.

Certains parleront d'acharnement inutile et ils auront raison. Quel mérite, quel honneur peut-on avoir à s'acharner sur un homme déjà à terre ? Ayrault se glorifierait-il d'avoir porté le coup de grâce ? Et si Cahuzac commettait l'irréparable ? Viendrait-il s'en vanter ou affirmer la bouche en coeur, à l'instar de son inénarrable patron, qu'il ne pouvait pas savoir ?

Allons, allons M. Ayrault ! Les Français savent déjà que vous n'avez ni consistance ni personnalité. Que vous êtes un premier ministre tristement remarqué pour une incompétence rarement atteinte sous la Ve République. N'en rajoutez pas au point de passer à votre tour pour un "minable". Même si l'on présume qu'il est déjà trop tard ...

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