Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

dimanche 31 mars 2013

Les menteurs de la République (I)

Avec un intitulé pareil, le lecteur pensera instinctivement qu'un article du blog ne saurait suffire. Et il aura raison.Le présent article n'est que le premier du genre. Peu importent au demeurant les accusations classiques de démagogie, de populisme voire de poujadisme qu'attire ce genre de propos. Contrairement à ce que soutiennent certains gens de gauche en butte avec le réel de la vie (l'expression est d'ailleurs en soi pléonasmique) toute vérité est bonne à dire. Et si elle dérange, il faut s'en prendre à ceux qui en sont responsables.

Les responsables donc, ceux qui avaient inspiré aux socialistes des années quatre-vingt un de ces dictons ineffables dont ils avaient le secret : responsables mais pas coupables. L'affaire concerne un propos tenu ce jour par Nathalie Kosciusko-Morizet sur la candidate socialiste à la mairie de Paris, Anne Hidalgo. NKM a en effet accusé sa probable future adversaire d'avoir été condamnée en 2012 à 20 000 euros d'amende pour travail déguisé à l'APUR (Atelier d'urbanisme de la ville de Paris) dont Hidalgo était la présidente en sa qualité de première adjointe à la mairie. 

"Mensonge" réplique, outrée, cette dernière avec le laïus de circonstance sur des dérives politiques malvenues. Dans le fil d'un tel élan de pureté mêlée d'indignation - une des spécialités socialistes - on se serait attendu à ce que Mme Hidalgo fournisse les preuves tangibles de la soi-disant exagération mensongère de NKM. Que nenni ! Et pour cause, il ressort en effet qu'une condamnation a bel et bien été prononcée pour infraction à la législation du travail à la suite de deux plaintes déposées par l'inspection du travail au tribunal de police : la première dénonçait du travail dissimulé au sein de l'APUR tandis que la seconde faisait état de dépassements d'horaires de la part de cette même association.

Que réplique en l'espèce Mme Hidalgo ? Elle fait valoir que l'APUR a été à deux reprises dispensée de peine. Ce qui l'autorise sans doute, croit-elle, à pouvoir traîner à son tour NKM devant les tribunaux pour diffamation ...

L'ennui avec Mme Hidalgo, comme avec toute l'équipe Delanoë depuis ces dernières années et comme tous les socialistes depuis au moins trente ans, est qu'elle semble prendre le public pour de parfaits benêts. A qui la candidate socialiste peut-elle faire croire sinon aux demeurés que la dispense de peine efface en soi la condamnation qui l'a justifiée ? La peine peut bien être rayée d'un trait de plume, elle n'enterre pas pour autant le délit qui a entraîné la condamnation, laquelle demeure bien entendu. Or c'est bien d'un délit dont l'association en question, et par voie de conséquence sa présidence en exercice, s'est rendue coupable.

Mme Hidalgo espère-t-elle pouvoir se débarrasser de NKM avec une telle désinvolture ? Elle aurait bien tort et son action en rétorsion risque fort de se retourner contre elle en boomerang. D'ailleurs, il il ne s'agit guère d'un incident isolé. La même Mme Hidalgo n'a-t-elle pas été par ailleurs élue sur la liste de Jean-Paul Huchon, un homme condamné définitivement pour prise illégale d'intérêts ? Cela ne semble pas l'avoir dérangée. Il est vrai que cela n'a pas non plus défrisé l'intéressé ni effarouché la justice qu'un élu avec  de telles casseroles puisse continuer à exercer les fonctions de président du conseil régional d'Ile-de-France.

J'entends déjà certains gens de gauche se récrier sur le mode : mais avec la droite, ce n'est pas mieux ! L'argument est d'autant plus court que la droite ne s'avise jamais de donner aux autres des leçons de morale. Là nous avons avec les socialistes de "Moi président" la prétention d'une République exemplaire. Aussi exemplaire, sans doute, que le fut celle de Mitterrand avec les affaires en cascade de son fils Jean-Christophe (condamné), avec le Carrefour du Développement (ses responsables condamnés), avec ... mais fermons le ban pour cette fois !

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