Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

mercredi 31 juillet 2013

Les absurdités du légalisme


Lénine avait raison. Il affirmait en son temps que les capitalistes étaient tellement stupides qu’ils pourraient bien vendre aux communistes la corde qui, un jour, les pendrait. Un siècle plus tard, les choses n’ont pas changé et les « capitalistes », entendons les Occidentaux, sont toujours aussi stupides dans leur défense dogmatique et indifférenciée de la démocratie. Comme si cette dernière était une fin en soi et non un simple moyen destiné à étendre, sous certaines conditions, la liberté et la justice.

Souvenons-nous, il n’y a pas si longtemps au fond, de cette ineptie du président américain J. Carter qui n’hésitait pas à voir dans le Shah d’Iran le mal absolu. Moyen quoi, nous avons hérité de l’islamisme et Carter, d'ailleurs, du prix Nobel de la Paix ! Que valait-il mieux alors ? Poser la question équivaut à y répondre. Il est vrai que nous, Européens et Français en particulier, serions mal inspirés de nous gausser de la myopie des Américains à l’époque. N’était-ce pas la France de V. Giscard d’Estaing qui accueillit, protégea à Neauphle-le-Château et traita avec tous les égards dus à une « victime de l’absolutisme » au passage, ce bon, cet excellent ayatollah Khomeiny ? 

Mais l’histoire se répète furieusement et, contrairement à ce que pensait Marx, pas toujours sous la forme bénigne d’une farce. Ici, George W. Bush fait une fixation obsessionnelle sur Saddam Hussein au point qu'il en est résulté un Irak durablement déstabilisé et à la merci du voisin iranien ainsi que des extrémistes de tous poils. Là, N. Sarkozy n’a de cesse qu’il ne boute Khadafi hors du pouvoir avec les résultats qu’on sait non seulement sur la Libye elle-même mais sur le plan régional. 

On nous rejoue une partition analogue aujourd’hui avec l’Egypte. A ce qu’il paraît, l’Union européenne, en la personne de son inénarrable commissaire Mme Ashton, s’inquiète du sort réservé à M. Morsi, l’ancien président destitué. Peu importe aux Européens le mal qu’ont pu faire à ce pays en moins d’un an, tout particulièrement du point de vue des libertés, M. Morsi, les Frères musulmans et les islamistes. Légalisme, légalisme ! Morsi était élu régulièrement et, dans la situation actuelle, L. Fabius ne peut manquer d’y voir une situation « intolérable ». Assez curieusement, il ne trouvait rien à redire à la gestion antérieure des islamistes.

Idem en ce qui concerne le Hezbollah. L’Europe s’est enfin décidée à inscrire sur sa liste noire la branche armée de cette organisation mais non sa branche politique. Bel exemple d'hypocrisie dans la mesure où il faudrait être bien malin pour faire le départ entre le politique et le militaire. Il est vrai que l’argument avancé pour s’y résoudre est infaillible : vous comprenez, le Hezbollah est une composante incontournable de la politique libanaise. Ah bon ! Mais c’est bien sûr, il fallait y penser. Mais à ce compte-là, il eut fallu supporter Hitler dont le parti nazi, en 1933, était lui aussi une composante incontournable de la politique allemande de l’époque. Et d’ailleurs, Hitler n’était-il pas parvenu à la chancellerie le plus démocratiquement du monde ?

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