Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

jeudi 20 juin 2013

La justice de mon pays (II)


Ainsi la Cour de Cassation se déclare incompétente dans la demande de dessaisissement des juges bordelais dans l’affaire Bettencourt. C’est son droit et d’ailleurs, la haute juridiction a tous les droits y compris celui de refuser de statuer sur un cas de partialité de juges à la fois manifeste et avéré. Tant pis pour le procureur de la Cour cette cour qui avait cru pouvoir initier un débat sur la qualité de justice à laquelle tous les citoyens de ce pays devraient avoir droit.

Eh bien, le débat n’aura pas lieu. Ainsi en a décidé la Cour de Cassation qui laissera trancher le litige par la Cour d’appel de Bordeaux dont on sait déjà qu’elle est tout à fait favorable à ses confrères magistrats. N’a-t-elle pas annoncé que « le scandale n’est pas tel qu’il faille les dessaisir ? » Effectivement, un expert (celui-là même qui en 2011 a estimé que Mme Bettencourt se trouvait en état d’incapacité depuis … 2006 précisément, prodige de précision chronologique !) témoin de mariage d’un juge ; ce même juge qui préempte les résultats de l’expertise – évidents à ses yeux, et pour cause ! – en demandant par avance une extension de son champ d’instruction afin de mieux enfoncer l’ancien président Sarkozy, qu’il se refuse d’ailleurs contre tous les usages à appeler « M. le président Sarkozy » ; les deux autres juges d’instruction se départissant allègrement de leur devoir de réserve et intervenant, outrées, dans la presse. Dans cette affaire n'existe même pas le début d'un commencement d'impartialité des juges d'instruction. Et pourtant ceux-ci demeureront à leur place et se feront un plaisir de traîner Nicolas Sarkozy en correctionnelle, espérant ainsi l'handicaper dans sa stratégie de reconquête de l'Elysée.   

Cela ferait beaucoup pour n’importe qui de sensé mais la justice n'en a cure, forte de son credo : circulez, il n’y a rien à voir. Affaire Bettencourt ? Acharnement et vengeance ? Affaire Tapie ? Acharnement et vengeance au point de mettre en cause jusqu'à la légitimité d’une procédure d’arbitrage pourtant parfaitement légale. Mur des cons ? Rien ne se passe, aucune sanction, suivant la consigne de Mme Taubira. Où s’arrêtera donc cette justice instrumentalisée par la gauche à un point jusque-là   inconnu ?

Au-delà du politique et des « affaires Sarkozy », complètement manipulées par l’Elysée et la Chancellerie, tout en étant complaisamment relayées par des médias à la botte, se pose la question cruciale de l’immunité des juges. Il n’est pas normal qu’ils n’aient pas à rendre des comptes à l'instar de n'importe quel citoyen. Il n’est pas normal qu’ils se permettent tout, y compris des réflexions déplacées tant à l’encontre des justiciables que de leurs avocats.

N. Sarkozy l’avait bien compris et les juges aussi, d'ailleurs. D’où leur acharnement corporatiste à l’encontre de l’ancien chef d’Etat. Il faudra bien, un jour prochain, que le peuple, par le truchement de leurs élus qui ne brillent pas il est vrai par leur courage (tant mieux pour ces juges) remette les choses à leur juste place par un recadrage des lois constitutionnelles qui fixent les pouvoirs respectifs de chacun. On ne sache pas que la séparation des pouvoirs signifie l’immunité du pouvoir judiciaire. On ne sache pas qu’il faille indéfiniment supporter des juges justiciers. Le mal est profond et il faudra tailler dans le vif.

Pour l’heure, en tout cas, il vaut mieux être loubard de banlieue et tout casser sur son passage, comme le 13 mai dernier au Trocadéro où la « fête du Paris Saint-Germain » s’est soldée par des dégâts d’un montant d’un million d’euros environ, que protestataire de la Manif pour tous. Aucun loubard dans le cas du Trocadéro n’a fait encore de prison. Tel n’est pas le cas du jeune Nicolas, de la Manif pour tous, qui vient d’être condamné à 4 mois de prison dont deux fermes avec mandat de dépôt. Un voyou, le jeune Nicolas ? Un étudiant en histoire et en sciences politiques à la Catho, qui est également en quatrième année d’école d’ingénieur. Mais le régime de gauche a édicté ses oukazes : et ceux-ci décrètent que les émeutes et pillages du Trocadéro ne sont qu’une bousculade alors que les rassemblement pacifiques devant l’assemblée nationale ou les locaux de M6 – où moi Président renouvelle une de ses prestations pitoyables dont il a le secret – sont un « comportement intolérable » …

Le jeune Nicolas n’a jamais rien cassé et n’a jamais été photographié avec un foulard sur le nez et une batte à la main comme Clément Méric, érigé promptement en héros national (pensez, un militant d’extrême-gauche …) Il se trouve cependant aujourd’hui en prison. Cherchez l’erreur …

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