Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

samedi 8 juin 2013

IMMONDE


Immonde, c’est précisément le qualificatif utilisé par Pierre Bergé en réaction à la mort du jeune Clément Méric, activiste gauchiste décédé à la suite d’une rixe. L’apostrophe visait Frigide Barjot qui est devenue de toute évidence son ennemie jurée au même titre que la cause de la Manif pour tous

On peut raisonnablement se demander en quoi Mme Barjot est responsable de ce qui est arrivé à ce jeune homme qui n’était pas tout à fait, soi-dit en passant, ce brillant étudiant de Sciences Po sans histoire qu’ont tenté au début de nous vendre les médias. Aux yeux de M. Bergé, elle est coupable d’avoir empêché un certain politiquement correct de tourner en rond.

Il faut le comprendre, après tout. Voilà un homme sans compétence ni qualité particulière – sinon un aplomb à toute épreuve – dont le seul titre de gloire est d’avoir été l’amant d’Yves Saint-Laurent. Si ce dernier fut un artiste exceptionnel, qu’on loue encore aujourd’hui, à juste raison, on ne saurait en dire autant de M. Bergé qui tente en toute occasion, non sans pathétique, de s’arroger quelques parcelles de la célébrité ou du prestige. A tout le moins se sera-t-il arrogé une fortune qui laisse accroire qu’il peut tout se permettre.

En effet, ici M. Bergé a soutenu de ses finances la candidature de Ségolène Royal à la présidentielle de 2007. Là, il a racheté partiellement le quotidien Le Monde, un journal dont l’absence actuelle d’indépendance financière ferait se retourner dans sa tombe Hubert Beuve-Méry ou Jacques Fauvet. Mais cela ne suffit pas à M. Bergé. Il lui faut également écraser de sa morgue et de son pouvoir quiconque n’a pas l’heur de partager son opinion.

Lors de la Manif pour tous, ce monsieur ne s’est-il pas exclamé qu’il ne serait pas chagriné si une bombe venait à exploser sur le passage du cortège ? On ne sache pas qu’il ait été inquiété par la justice ou poursuivi pour incitation à la violence. On ne sache pas également qu’il y ait eu de garde à vue pour lui. L’homme a des appuis en haut lieu qui le rendent quasiment intouchable. 

M. Bergé est puissant, c’est sa chance même s’il ne la doit ni à son mérite ni à son industrie. Il se croit intelligent et il se trouve que les benêts finissent par s’en convaincre. Il se croit au-dessus des lois et il faut bien reconnaître que jusqu’ici – surtout avec ce pouvoir politique gauche caviar dont il est un éminent représentant – cela a plutôt bien marché. Il est homosexuel et, quand bien même ce serait son droit le plus strict, on ne voit nulle raison particulière pour qu’il vienne à s’en vanter en ringardisant ceux qui ne le sont pas. 

Surtout, il se permet de traiter les autres d’immonde, persuadé qu’il a , en plus du politiquement correct, la morale de son côté. Sans doute, ce faisant, voit-il les autres à son image. Au fond, il aura peut-être retenu certaines choses d’YSL sauf une, qui lui est sans doute inaccessible : la classe. Eh oui, n’est pas artiste qui veut …

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