Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

mardi 22 octobre 2013

Histoire de tunnel


Il y a tunnel et tunnel. Ceux qui facilitent les communications en matière de transports publics comme le tunnel du Mont-Blanc ou celui sous la Manche. Ceux qui servirent à l’évasion des prisonniers de guerre, de Colditz ou d’ailleurs. Et ceux du Hamas. Là, on a affaire à un tunnel du troisième type.

Faciliteraient-ils les communications, ces tunnels creusés à partir de la bande de Gaza et débouchant en territoire israélien ? On n’y est pas du tout. Favoriser l’évasion de prisonniers ou de victimes de guerre qui viendraient à s’y trouver ? Que nenni ! Un de ces tunnels auxquels le Hamas nous avait déjà habitué entre Gaza et le territoire égyptien ? Pas davantage. A l’époque, la raison invoquée pour justifier ces derniers tunnels renvoyait aux prétendues difficultés de ravitaillement de ces « pauvres-populations-palestiniennes-opprimées » face au blocus des « tortionnaires sionistes ». Moyennant quoi, ils étaient crus sur parole par les esprits simples en Europe et dieu sait qu’il n’en manque pas. En réalité, on sait à présent que ces tunnels étaient les canaux par où transitaient les armes lourdes que le Hamas dirigeait ensuite contre Israël.

Cette fois, le Hamas ne s’en cache même plus. Ces « dizaines de tunnels », à en croire cette organisation, ont pour fonction d’enlever des soldats israéliens afin de pouvoir les échanger par la suite contre des prisonniers palestiniens, notamment ceux condamnés pour faits de terrorisme ou d’homicide : ces mêmes faits que la vieille Europe, soit dit en passant, s’empresserait de condamner s’ils étaient perpétrés sur son sol.

Les choses sont donc claires mais l’Europe ne dit mot. Elle campe sur sa distinction ubuesque et d’une hypocrisie qui lui ressemble bien, tout compte fait, entre l’organisation politique du Hamas et sa branche militaire. Comme si l’une pouvait être différenciée de l’autre !

Les choses sont d’autant plus claires que le Hamas n’a cessé de confirmer qu’il oeuvrait en vue de la destruction pire et simple d’Israël. Tout en se victimisant à l’occasion grâce à des journalistes ou des diplomates complaisants. Sous l’œil attendri de l’Autorité palestinienne et de Mahmoud Abbas. Faire semblant d’accroire que les Palestiniens se contenteraient d’un Etat distinct – ce qu’ils ont systématiquement refusé depuis 1947 – et respecteraient la souveraineté d’Israël n’est qu’un leurre. Et il n’y a que les aveugles ou les naïfs pour s’obstiner à ne pas le comprendre.

Au fond, il y a un dernier enseignement à cette affaire de tunnels. Si le Hamas en est réduit à adopter cette tactique, c’est qu’il n’existe plus d’autre moyen militaire de violer l’espace israélien : ce qui signifie que le mur anti-terroriste, si décrié et bien vite dénommé « mur de la honte » ou « mur de l’apartheid » par les biens pensants, a l’air de bien marcher. Que n’a-t-on encore vu un diplomate français du Consulat de Jérusalem venir s’y fracasser la tête à seule fin d’attirer l’attention de médias forcément « indignés » ? 

Les médias français n'en demandent pas tant. Aujourd'hui même, un titre de l'AFP fait état d'un "terroriste palestinien" abattu par Israël. L'article indique que les Brigades al-Qods elles-mêmes, à savoir la branche armée du Jihad islamique, reconnaissent que l'homme abattu était un des leurs. Dès lors, de deux choses l'une : soit l'AFP refuse de reconnaître la branche armée du Jihad comme une organisation terroriste ; soit elle pratique purement et simplement la désinformation avec ses guillemets.

Pour en terminer à propos d'"indignés", le maire de Paris vient de décider qu'une place de la capitale porterait désormais le nom de Stéphane Hessel. Le ci-devant héros des bien pensants évoqués plus haut était un farouche contempteur d'Israël que, dans sa haine, il trouvait même pire que les nazis ! Telle est sans doute la raison pour laquelle le député socialiste Pascal Cherki s'est senti tenu de faire acte de présence lors de l'inauguration de cette place. J'aimerais tellement pouvoir écrire que je n'y mettrai jamais les pieds ! Elle est malheureusement située à Montparnasse, à deux pas de chez moi. Il me suffira d'éviter de porter mon regard sur la plaque qui porte le nom d'un homme qui a porté la "haine de soi" à son paroxysme et qui, pour ma part, ne m'inspire qu'un sentiment de honte.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire