L’affaire des écoutes
de la NSA. Si cela s’était passé au temps de George W. Bush, on n’ose imaginer
quelles eussent été les réactions en France dans les cercles intellectuels
bien-pensants et/ou de gauche. Ceux qui donnent habituellement le « la »
aux médias et conditionnent ainsi l’opinion publique. Il ne faut pas être grand
clerc pour imaginer qu’on nous aurait assénés, sur le ton bien connu de l’indignation,
les termes de « fascisme », de « dictature » ou d’« arrogance impériale ».
Miracle ! Avec
Barack Obama, rien de tel. Tout au mieux une gêne. Des écoutes qui remontent à
longtemps : donc il n’est pas responsable, donc l’héritage. On connaît cet
air par cœur en France. Certes, on entend bien Laurent Fabius monter sur ses
grands chevaux. Mais il reste inaudible – sauf au Quai d’Orsay, bien sûr, où l’anti-américanisme
a toujours été une seconde nature au même titre que l’antisionisme - tant il
paraît définitivement dépourvu de sincérité. Et, d’ailleurs, les Américains
semblent s’en moquer comme de leur première écoute téléphonique !
La chancelière Merkel
elle-même, alors qu’elle est directement concernée, reste en demi-teinte. Il y
a longtemps qu’Obama est intouchable quoi qu’il fasse et il sera cru sur parole
qu’il dise. N’a-t-on pas été jusqu’à lui décerner un prix Nobel de la paix par
anticipation ? Sa chance est la couleur de sa peau, laquelle renvoie notamment
à une certaine mauvaise conscience européenne. Et il est à parier que cela
durera jusqu’au bout de son mandat même si l’histoire risque plus tard de se
montrer moins indulgente envers lui.
Toutes proportions
gardées, c’est ce qui rend quelque part Mme Taubira intouchable. Et elle le
sait très bien, elle qui ne perd jamais une occasion de ramener la société
française à l’esclavage passé. Comme si l’esclavage n’avait pas été, hélas, la
chose la mieux partagée au monde depuis l’antiquité la plus reculée. Comme si
les champions toutes catégories étaient les pays arabes – ils le restent encore
en ce début de XXIe siècle … - sur lesquels évidemment notre Garde des Sceaux
ne dit mot. Stabilité des quartiers oblige.
Les bonnes consciences
de gauche hurlent lorsque Mme Taubira est comparée à une guenon. Elles avaient déjà
hurlé sur l’affaire dite du « caquetage » à l’Assemblée nationale
visant une députée des Verts. En revanche, elles s’abstiennent de tout commentaire
lorsque Mme Morano se fait traiter de « salope » par le soi-disant
humoriste Guy Bedos qui n’a jamais fait rire que les simples d’esprit et ceux
qui se prennent pour des intellectuels. Elles ne bronchent pas davantage
lorsque Mme Marion Maréchal – Le Pen subit les mêmes insultes de la part d’un
attaché parlementaire, que soutient d’ailleurs son député de patron qui n’est
autre que … l’ancien responsable de ce même syndicat de la magistrature qui
était à l’origine du « mur des cons ».
On doit ainsi en conclure qu'il y a des injures
inadmissibles, celles qui visent la gauche. Et il y a des injures tout à fait acceptables,
pour ne pas dire de simples traits d’humour, lorsqu’elles émanent de la gauche.
Au fond, ce qui arrive aujourd’hui
à Mme Taubira n’est que la conséquence logique du désastre politique
gouvernemental et des indignations sélectives en provenance de son camp. Quoiqu’il
en soit, ce genre de dérive détestable est appelé à durer voire à s’amplifier.
Sale temps en perspective pour les guenons !
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