Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

lundi 28 octobre 2013

Les faux héros


L’affaire des écoutes de la NSA. Si cela s’était passé au temps de George W. Bush, on n’ose imaginer quelles eussent été les réactions en France dans les cercles intellectuels bien-pensants et/ou de gauche. Ceux qui donnent habituellement le « la » aux médias et conditionnent ainsi l’opinion publique. Il ne faut pas être grand clerc pour imaginer qu’on nous aurait assénés, sur le ton bien connu de l’indignation, les termes de « fascisme », de « dictature » ou  d’« arrogance impériale ». 

Miracle ! Avec Barack Obama, rien de tel. Tout au mieux une gêne. Des écoutes qui remontent à longtemps : donc il n’est pas responsable, donc l’héritage. On connaît cet air par cœur en France. Certes, on entend bien Laurent Fabius monter sur ses grands chevaux. Mais il reste inaudible – sauf au Quai d’Orsay, bien sûr, où l’anti-américanisme a toujours été une seconde nature au même titre que l’antisionisme - tant il paraît définitivement dépourvu de sincérité. Et, d’ailleurs, les Américains semblent s’en moquer comme de leur première écoute téléphonique !

La chancelière Merkel elle-même, alors qu’elle est directement concernée, reste en demi-teinte. Il y a longtemps qu’Obama est intouchable quoi qu’il fasse et il sera cru sur parole qu’il dise. N’a-t-on pas été jusqu’à lui décerner un prix Nobel de la paix par anticipation ? Sa chance est la couleur de sa peau, laquelle renvoie notamment à une certaine mauvaise conscience européenne. Et il est à parier que cela durera jusqu’au bout de son mandat même si l’histoire risque plus tard de se montrer moins indulgente envers lui.

Toutes proportions gardées, c’est ce qui rend quelque part Mme Taubira intouchable. Et elle le sait très bien, elle qui ne perd jamais une occasion de ramener la société française à l’esclavage passé. Comme si l’esclavage n’avait pas été, hélas, la chose la mieux partagée au monde depuis l’antiquité la plus reculée. Comme si les champions toutes catégories étaient les pays arabes – ils le restent encore en ce début de XXIe siècle … - sur lesquels évidemment notre Garde des Sceaux ne dit mot. Stabilité des quartiers oblige.

Les bonnes consciences de gauche hurlent lorsque Mme Taubira est comparée à une guenon. Elles avaient déjà hurlé sur l’affaire dite du « caquetage » à l’Assemblée nationale visant une députée des Verts. En revanche, elles s’abstiennent de tout commentaire lorsque Mme Morano se fait traiter de « salope » par le soi-disant humoriste Guy Bedos qui n’a jamais fait rire que les simples d’esprit et ceux qui se prennent pour des intellectuels. Elles ne bronchent pas davantage lorsque Mme Marion Maréchal – Le Pen subit les mêmes insultes de la part d’un attaché parlementaire, que soutient d’ailleurs son député de patron qui n’est autre que … l’ancien responsable de ce même syndicat de la magistrature qui était à l’origine du « mur des cons ». 

On doit ainsi en conclure qu'il y a des injures inadmissibles, celles qui visent la gauche. Et il y a des injures tout à fait acceptables, pour ne pas dire de simples traits d’humour, lorsqu’elles émanent de la gauche.

Au fond, ce qui arrive aujourd’hui à Mme Taubira n’est que la conséquence logique du désastre politique gouvernemental et des indignations sélectives en provenance de son camp. Quoiqu’il en soit, ce genre de dérive détestable est appelé à durer voire à s’amplifier. Sale temps en perspective pour les guenons !

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