Le nom est tellement
invoqué à toutes les sauces qu’il arrive forcément un moment où la comparaison
devient pertinente. Curieusement d’ailleurs, c’est précisément à ce moment-là
que personne ne parle de Munich.
C’est pourtant bien de
cela dont il s’agit dans la perspective du futur accord entre l’Iran et les
puissances occidentales. Un bon accord, un accord
« historique » ? Laissons aux commentateurs le choix des
formules laudatrices. La divine surprise, en somme. La réalité reste que ledit accord va permettre à l’Iran
de souffler financièrement en desserrant l’étau du blocus financier que le pays
subit depuis des années en rétorsion de ses visées nucléaires agressives … sans pour autant
renoncer à ces visées.
Que de fois l’Iran aura
roulé l’Occident dans la farine. La raison en est certes l’habileté légendaire
de l’Iran et de ses diplomates mais surtout la naïveté et la pusillanimité de
l’Occident. N’oublions pas la façon peu glorieuse dont cet Occident se sera
débarrassé du Shah en 1979 pour y installer l’ayatollah Khomeiny, au nom de la
démocratie !
Cette déconvenue n’a
manifestement pas servi de leçon tant il est vrai qu’il n’est de pire aveugle
que celui qui ne veut pas voir. Cela fait des années que le nucléaire iranien
est sur la table et que Téhéran progresse sur la voie de l’enrichissement de
son uranium. Cela fait des années que Téhéran ne cache pas sa haine
destructrice d’Israël, multipliant les menaces. Cela fait des années que l'Iran dupe tout le monde en faisant croire que le nucléaire est indispensable à l'énergie d'un pays qui est un des tout premiers producteurs mondiaux de pétrole !
Mais les Occidentaux n’en ont
pas été effarouchés pour autant, calculant seulement la portée des missiles
iraniens qui pourraient éventuellement les atteindre eux-mêmes. Ils se sont
fait gruger par Mohammed el Baradei, le chef de l’agence nucléaire
internationale (l’AIEA) qui leur a juré pendant des années, le cœur sur la
main, que les intentions de l’Iran étaient seulement pacifiques. Moyennant
quoi, on a attribué le prix Nobel de la Paix à Baradei et laissé l’Iran refuser
systématiquement tout contrôle in situ.
Il semble bien que,
cette fois, les Occidentaux soient prêts à accepter un nouveau marché de dupe.
Car l’Iran va bien obtenir le ballon d’oxygène financier auquel il aspire mais
ne renoncera pas pour autant à son projet nucléaire. Il y aura encore des
valses hésitations sur les contrôles que Téhéran déclarera accepter tout en les empêchant
dans les faits. Il n'empêche, on affectera de les croire. C'est ainsi que certains espèrent affranchir l'Iran de son rôle de paria international et lui substituer Israël.
Peut-on espérer qu'’Israël jouera de si bonne grâce le rôle de la Tchécoslovaquie en 1938 ?
C’est mal connaître ce pays qui sait bien, depuis des lustres, qu’il ne peut
compter que sur lui-même pour assurer sa sécurité ultime. Sur lui-même c’est-à-dire
en aucun cas sur des Européens dont l’hypocrisie et la duplicité n’ont
décidément pas de limite. C’est-à-dire aussi, pas ou plus sur les Etats-Unis de ce
calamiteux Obama qui pourrait se permettre d'être courageux, pour une fois, puisqu’on lui a déjà attribué, à lui aussi et dès son entrée à la Maison Blanche,
le prix Nobel de la Paix. Mais Benjamin Netanyahu peut ne pas avoir envie d'être le dindon de la farce, même en cette pré-période de Thanksgiving Day.
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