Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

vendredi 8 novembre 2013

Et revoilà Munich !


Le nom est tellement invoqué à toutes les sauces qu’il arrive forcément un moment où la comparaison devient pertinente. Curieusement d’ailleurs, c’est précisément à ce moment-là que personne ne parle de Munich. 

C’est pourtant bien de cela dont il s’agit dans la perspective du futur accord entre l’Iran et les puissances occidentales. Un bon accord, un accord « historique » ? Laissons aux commentateurs le choix des formules laudatrices. La divine surprise, en somme. La réalité reste que ledit accord va permettre à l’Iran de souffler financièrement en desserrant l’étau du blocus financier que le pays subit depuis des années en rétorsion de ses visées nucléaires agressives … sans pour autant renoncer à ces visées. 

Que de fois l’Iran aura roulé l’Occident dans la farine. La raison en est certes l’habileté légendaire de l’Iran et de ses diplomates mais surtout la naïveté et la pusillanimité de l’Occident. N’oublions pas la façon peu glorieuse dont cet Occident se sera débarrassé du Shah en 1979 pour y installer l’ayatollah Khomeiny, au nom de la démocratie !

Cette déconvenue n’a manifestement pas servi de leçon tant il est vrai qu’il n’est de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Cela fait des années que le nucléaire iranien est sur la table et que Téhéran progresse sur la voie de l’enrichissement de son uranium. Cela fait des années que Téhéran ne cache pas sa haine destructrice d’Israël, multipliant les menaces. Cela fait des années que l'Iran dupe tout le monde en faisant croire que le nucléaire est indispensable à l'énergie d'un pays qui est un des tout premiers producteurs mondiaux de pétrole !

Mais les Occidentaux n’en ont pas été effarouchés pour autant, calculant seulement la portée des missiles iraniens qui pourraient éventuellement les atteindre eux-mêmes. Ils se sont fait gruger par Mohammed el Baradei, le chef de l’agence nucléaire internationale (l’AIEA) qui leur a juré pendant des années, le cœur sur la main, que les intentions de l’Iran étaient seulement pacifiques. Moyennant quoi, on a attribué le prix Nobel de la Paix à Baradei et laissé l’Iran refuser systématiquement tout contrôle in situ. 

Il semble bien que, cette fois, les Occidentaux soient prêts à accepter un nouveau marché de dupe. Car l’Iran va bien obtenir le ballon d’oxygène financier auquel il aspire mais ne renoncera pas pour autant à son projet nucléaire. Il y aura encore des valses hésitations sur les contrôles que Téhéran déclarera accepter tout en les empêchant dans les faits. Il n'empêche, on affectera de les croire. C'est ainsi que certains espèrent affranchir l'Iran de son rôle de paria international et lui substituer Israël.

Peut-on espérer qu'’Israël jouera de si bonne grâce le rôle de la Tchécoslovaquie en 1938 ? C’est mal connaître ce pays qui sait bien, depuis des lustres, qu’il ne peut compter que sur lui-même pour assurer sa sécurité ultime. Sur lui-même c’est-à-dire en aucun cas sur des Européens dont l’hypocrisie et la duplicité n’ont décidément pas de limite. C’est-à-dire aussi, pas ou plus sur les Etats-Unis de ce calamiteux Obama qui pourrait se permettre d'être courageux, pour une fois, puisqu’on lui a déjà attribué, à lui aussi et dès son entrée à la Maison Blanche, le prix Nobel de la Paix. Mais Benjamin Netanyahu peut ne pas avoir envie d'être le dindon de la farce, même en cette pré-période de Thanksgiving Day.


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