Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

lundi 17 mars 2014

Du rayonnement culturel


« Tous ces socialistes, tous ces démagogues me font rigoler lorsqu’ils parlent de la position de la France dans le monde. Quelle présomption ! Ils en ont plein la bouche. A les entendre, la France a commencé à retentir aux oreilles de l’humanité en 1789 ! Incroyable dérision : car c’est au contraire depuis 1789 que nous n’avons cessé de décliner ! 1789 ? Bah ! Que font-ils donc du prestige intellectuel et spirituel de la France aux XVIIe et XVIIIe siècles ? Nous étions alors universellement enviés. Prenez le XVIIIe siècle, par exemple. On ne pouvait se prétendre lettré en Europe si on ne savait le français. On ne pouvait pas lire, on ne pouvait pas échanger des idées, on ne pouvait pas s’instruire, on ne pouvait prétendre faire figure, si l’on ne savait pas le français ! Depuis Athènes et Rome, le monde n’avait rien vu de tel, parce que, depuis Athènes et Rome, on n’avait vu pareille puissance. Il n’y avait alors aucune nation qui se pût comparer – et de loin – à la France : par son génie, sa civilisation ou sa fortune. Mais après, qu’avons-nous vu ? Cet immense capital d’influence n’a fait que s’épuiser ! Si bien que ces petits-bourgeois, tous ces petits professeurs socialistes, me font rigoler avec leurs leçons. Croient-ils, par hasard, que si l’on aime encore la France, c’est pour leur bla-bla ? Se croient-ils encore enviés ? Et si l’on aime encore la France dans le monde, comment ne voient-ils pas que c’est exactement pour les mêmes raisons qu’au XVIIIe siècle et malgré leurs efforts pour faire disparaître ces raisons ? »

Ainsi s’exprimait en décembre 1946 le Général de Gaulle, celui-là même que se plaisent aujourd’hui à louer à des fins récupératrices les socialistes post-mitterrandiens (propos recueillis par son aide de camp Claude Guy et repris dans le remarquable ouvrage publie par ce dernier et intitulé En écoutant de Gaulle). Est-il besoin de préciser qu’en ces temps hollandiens où la culture a été abandonnée à une militante qui tient davantage du commissaire politique que de l’intellectuel, il n’y a pas même une virgule à retrancher ?

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