« En avoir ou pas »
avait pris l’habitude de commenter André Malraux quand il parlait de politique.
Au regard de son existence aventureuse, le grand romancier savait de quoi il
parlait, ce qui n’est pas forcément le cas de ces pâles émules qui ambitionnent
de lui le ressembler en occupant pathétiquement le terrain, de la Bosnie à l’Ukraine
en passant par la Libye … ou en faisant décharger d’un hélicoptère à
destination d’une région déshéritée du tiers monde quelques sacs de riz à seule
fin d’y faire monter davantage de journalistes.
Triviale assurément, osée
à n’en point douter, l’expression de Malraux n’en est pas moins pertinente,
appliquée à nos deux derniers présidents de la République en date, Nicolas
Sarkozy et François Hollande.
On pourra reprocher
tout ce qu’on voudra à l’ancien président – et Dieu sait qu’on ne s’en prive
pas ! – mais certainement pas le manque de courage. Quand on le cherche on
le trouve, quand on le place sur le défensive il attaque, n’ayant manifestement
peur de rien ni de personne. Une telle complexion, on le comprend aisément, ne
peut qu’heurter certains individus qui sont précisément dépourvus d’une telle qualité :
ceux-ci seront alors prompts à qualifier ce genre d’agressivité de simple agitation
voire d’anormalité.
Où l’on retombe sur
notre président soi-disant normal dont il se révèle aujourd’hui, pour tous ceux
qui en auraient douté, que la normalité à ce point brandie en étendard n’était en fait que mollesse, indécision, jalousie, entre autres sentiments
retors et obliques. Au fond, qu’attendre d’un homme qui passe son temps à
tromper ses femmes successives non pas avec flamboyance ou panache mais
sans allure, petitement, d’une manière mesquine, en casque de moto et dès que le partenaire
a le dos tourné. Tout le caractère du personnage s’y trouve résumé : son côté
fourbe, médiocre, manipulateur, faussement bonhomme et authentiquement méchant malgré ses (trop) fameuses plaisanteries à deux balles.
La méchanceté de
Hollande, elle aura été dirigée exercée d’emblée envers son prédécesseur dont il était
probablement jaloux quelque part. Et pour cause ! Il savait qu’il n’aurait jamais ses qualités d’énergie,
de volontarisme et de courage. La jalousie se sera aussitôt - dès l’entrée en
fonction avec cette impolitesse remarquée sur le perron de l’Elysée - muée en
haine. En crainte obsessionnelle aussi de le retrouver sur son chemin, avec cette fois le handicap de son propre bilan
désastreux en bandoulière et de ses propres mensonges éventés. D’où l’acharnement
singulier dont il fait preuve sur Nicolas Sarkozy par justice interposée.
Horresco
referens ! La justice est indépendante, c’est même un
des chevaux de bataille de la gauche. Qu’on se le dise ! Tellement
indépendante, d’ailleurs, que la chancellerie s’est refusée à sanctionner les
auteurs du "mur des cons" et la secrétaire générale du Syndicat de la Magistrature laquelle parade ces jours-ci sur
les chaînes d’information comme si de rien n'était. Tellement indépendante que, comme par hasard, on n’entend
plus parler du scandale Cahuzac ou de la fausse déclaration fiscale de Mme Yamina
Benguigui ou des casseroles accumulées par cet authentique repris de justice qu’est Harlem
Désir qui ne manque évidemment pas - réflexe socialiste bien connu - de dispenser des leçons de morale à tous les
vents.
Une justice tellement
indépendante qu’elle ne trouve pas aberrant que Mme Taubira joue avec l’idée de
virer un des rares magistrats de droite subsistant à des postes hiérarchiques importants.
Elle ne trouve pas anormales non plus les injonctions adressées aux Parquets
généraux de faire remonter les dossiers sensibles. Pourquoi faire ? On ne
se le demande …
Une justice tellement
indépendante qu’elle trouve naturel qu’un juge d’instruction choisisse un expert
parmi ses amis. Une justice tellement indépendante qu’elle s’est parfaitement
habituée aux violations du secret de l’instruction, tant sont rôdés les canaux
de transmission en direction du Monde
ou de Médiapart. A moins que ce ne
soit la police : mais là, c’est peine perdue car M. Valls n’est pas au
courant, il ne l’est jamais d’ailleurs.
Quant aux écoutes
téléphoniques, on a déjà eu l'occasion de le dire, c’est une spécialité socialiste.
Est-ce cela la
présidence normale ? Il reste encore des journalistes complaisants ou
courtisans pour affecter de le croire mais pour combien de temps encore ?
Combien de temps faudra-t-il pour comprendre que ce gouvernement est devenue la risée
générale, en France et à l’étranger ? Simples maladresses, allèguent les pro-Hollande.
Amateurisme, avancent d’autres à peine plus rigoureux.
Il serait beaucoup plus
exact de parler de duplicité permanente et de mensonge érigé en part de gouverner,
comme au bon temps de la rue de Solférino. N'est-ce pas le cas lorsque Mme Taubira affirme, la main sur le coeur, qu'elle n'était au courant ni des écoutes téléphoniques visant N. Sarkozy et son avocat, ni de leur contenu, préférant laisser un lampiste porter le chapeau. N'est-ce pas le cas lorsque le président soi-disant normal lance avec non sans impudence qu'il surveille Sarkozy et sait exactement ce qu'il fait ?
Aussi les émotions de l’inénarrable Michel
Sapin, qui n’hésite pas à parler de « coup d’Etat verbal » à
propos de l’article de Nicolas Sarkozy dans le Figaro - de la même façon que F. Mitterrand parlait de "coup d'Etat permanent" à propos de De Gaulle - sont pitoyables. Elles ne sont pas si étonnantes dans le fond : après tout, un
poirier peut-il donner des pommes ? De même, et plus généralement, ces Français qui ont élu Hollande ont-ils vraiment
changé depuis le temps, pas si lointain, où le général de Gaulle les traitait de « veaux » ?
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