Je suis Français et, si
je n’en ai jamais été honteux, je n’en suis pas non plus particulièrement fier.
Comment être fier d’un pays qui m’a mis, en tant que pied-noir, à la porte
de chez moi ? Chez moi, je veux dire l’Algérie qui était alors une terre
française, comme semblent l’oublier aujourd’hui nombre de fonctionnaires de l’état-civil.
Aujourd’hui, je ressens
bien davantage que de la honte. C’est de l’humiliation en voyant F. Hollande, ce
président de pacotille nullissime, se muer en… commentateur sportif. Tout est
bon pour avoir l’oreille – pourtant déjà archi-complaisante – des médias voire
de l’opinion publique. Même les ficelles les plus grosses font l’affaire. Ainsi,
sans la moindre vergogne, F. Hollande se livre à présent au jeu des pronostics
sur le premier match de la Coupe du monde, Brésil-Croatie.
Et encore, s’il s’arrêtait
là ! Non, il ne manque pas de pérorer également sur l’équipe de France, sur
son esprit retrouvé, sur son unité et sa solidarité. Ah ! On le comprend,
comme il rêverait d’un gouvernement et d’une majorité parlementaire à l’unisson.
Comme il rêverait d’un retour de l’enfer à l’instar de cette équipe de France apparemment
ressuscitée après le cauchemar de Knysna. Hollande va même encore plus loin en congratulant
Didier Deschamps, le sélectionneur des Bleus, à qui il ne craint pas de s’identifier :
un homme qui fait des choix, qui a une ligne et qui prend des risques.
L’ennui est qu’un tel
portrait idéal, qui peut en effet correspondre à celui de l’ancien capitaine
des champions du monde de 1998, est tout sauf le sien. Faire des choix ?
On les attend encore dans la réalité politique et économique, au-delà des
discours qui n’engagent à rien et des déclarations sans cesse multipliées.
Avoir une ligne ? Là encore, beaucoup de gesticulation pour une kyrielle
de compromis et de reculades. Prendre des risques ? C’est franchement l’antithèse
du comportement de cet homme prudent et calculateur, dit « de synthèse »,
qui se prend pour notre président.
Cette tentative de
récupération de l’événement et d’identification à un homme respecté pour sa
compétence et sa personnalité est rien moins que pitoyable. Et pourtant, n’est-elle
pas un peu à l’image de cette France tellement lamentable qu’elle se croit
presque devenue championne du monde après avoir seulement battue l’une des
équipes les plus faibles de la planète, le Honduras ? Suffirait-il d’un
match victorieux pour publier les difficultés qui sont les nôtres ? Nous
sommes un peu à l’image de ce coq gaulois qui ne chante jamais aussi bien que
lorsqu’il a les pieds dans le purin.
Verrait-on les
Allemands se donner du courage après tel ou tel succès de la Manschaft ou les Italiens se monter du
col au fil des victoires de la Nazionale ?
Non, bien sûr que non. Ce sont de grands pays, non seulement avec une culture
footballistique mais aussi avec des vertus nationales dont ils n’ont pas honte,
eux.
Quel contraste, avec
ces nations, offre notre arrogance et notre futilité hexagonales ! Un
président aux abois qui en est réduit à racoler aux coins des rues. Un peuple
qui n’a d’autre tentation que de fuir la réalité et se réfugier dans les
illusions, sa grande spécialité. Un peuple qui vit à l’heure de sa CGT, même si
elle ne représente plus rien, de ses cheminots, même s’ils sont scandaleusement
privilégiés ou de ses intermittents, même s’ils vivent de toute éternité sur le
dos de la nation sans même avoir la moindre reconnaissance du ventre ? On
ne saurait mieux définir le petit pays que nous sommes devenus. Hélas.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire