Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

mardi 29 juillet 2014

Le temps du grand n’importe quoi


Rendre opaque et incompréhensible l’actualité nationale ou internationale sert forcément certains intérêts

L’intérêt avec l’actualité de ces derniers mois, nationale ou internationale, c’est qu’on a peu de chance de s’assoupir. En un sens, on pourrait naïvement penser que c’est plutôt un bien. Voire.

Est-ce un bien quand on apprend que les juges viennent d’ouvrir une énième enquête visant Nicolas Sarkozy ? Là, il s’agit d’éplucher les comptes de campagne de … 2007. Comme s’il n’y avait pas eu en son temps une commission des comptes ayant validé la campagne de Nicolas Sarkozy. L’espièglerie de nos magistrats est telle qu’ils brandissent l’autorité de la chose jugée uniquement lorsque cela les sert. Ils en font d’ailleurs de même en ce qui concerne le secret de l’instruction. Quant à la présomption d’innocence, c’est encore plus simple : elle semble n’avoir jamais existé à leurs yeux.

Que ces juges n’ont-ils enquêté en d’autres temps sur l’argent que coûta au contribuable français l’entretien aux frais de la République par le président Mitterrand d’une famille occulte. Dans un même élan, ils auraient pu également enquêter sur les écoutes téléphoniques tous azimuts orchestrées par l’Elysée jusqu’en 1995. Là, c’est obstinément silence radio. Il ne faudra pas que les juges viennent pleurer devant les caméras ou devant la presse si Sarkozy reconquiert un jour la présidence. 

Mais le grand n’importe quoi guette tout aussi bien l’actualité internationale. Exemple : les événements à Gaza. Notre inénarrable presse audiovisuelle verse carrément dans le grotesque en multipliant les reportages « bouleversants » sur les « civils » de Gaza trouvant refuge dans une église orthodoxe. Que ne tentent-ils pas un reportage sur les Chrétiens d’Orient persécutés par l’islam ? A suivre cette presse, il faudrait qu’Israël cesse de s’en prendre à ces pauvres Palestiniens. Oui mais, objectera-t-on un peu imprudemment, Israël ne fait que répliquer aux tirs de roquettes incessants qui, depuis des années, s’abattent sur son territoire. Certes, répliqueront les autres, mais ces tirs de roquette sont le résultat de l’occupation israélienne. Ah, mais de quelle occupation s’agit-il puisqu’Israël s’est retiré unilatéralement depuis des années de Gaza ? Je viens de réaliser : c’est l’occupation par Israël de la terre des Palestiniens.

Ainsi, pour mieux comprendre nos médias, il faudrait d’abord qu’Israël se retire, avec toute la repentance nécessaire – pour faire plaisir aux Européens – de Gaza (déjà fait), de la Cisjordanie et de Jérusalem. Pour la Transjordanie, devenue de nos jours la Jordanie, c’est également chose accomplie puisque ce territoire, qui faisait partie de la Palestine mandataire, a été octroyé unilatéralement aux Arabes par la Grande-Bretagne mandataire : un fait qu’on occulte toujours à dessein. 
Il faudrait aussi qu’ayant donné tous ces territoires, Israël accepte de se laisser bombarder de nouveaux tirs de roquettes qui seraient légitimés, cette fois, par la présence des Sionistes sur le reste de la « Palestine arabe ». Il faudrait enfin qu’Israël abatte le fameux « mur de l’apartheid » afin de laisser les terroristes de tous poils – qualifiés de « prisonniers politiques » quand ils sont mis hors d’état de nuire – multiplier les attentats contre la population civile et œuvrer en toute impunité.

Pourquoi pas ? On peut toujours rêver. Mais, comme nos médias ne rêvent pas, ils vitupèrent et condamnent à qui mieux mieux. Ils savent que les images controuvées et la propagande du Hamas ou du Djihad reprise en boucle, et sans le moindre discernement, représentent le plus efficace des faiseurs d’opinion. La France et l’Europe y auraient déjà succombé depuis. L’ennui est qu’Israël résiste et que, dans cette résistance, ils sont plus de 80% des Israéliens à soutenir le gouvernement de B. Netanyahou. De quoi enrager, non ?

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