Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

mercredi 8 octobre 2014

Une conne



"Conne" vient de dire récemment le journaliste Philippe Tesson à propos de la députée PS Sandrine Mazetier : pour n'être pas correct, le qualificatif  est-il pour autant  injuste ?
Evidemment le terme n’apparaît pas d’une élégance extrême. Appliqué à ce cas, il rappelle – horresco referens – une réplique de Belmondo dans L’as des as de Gérard Oury : " si je dis 'con vous êtes' ce n’est pas correct mais c’est juste". Il s’agit bien sûr du comportement stupide, pitoyable, consternant de Mme Sandrine Mazetier qui a cru intelligent de faire infliger une amende à un député UMP ayant eu le malheur de s’adresser à elle, qui présidait ce jour les débats en sa qualité de vice-présidente de l’Assemblée nationale, en lui donnant avec insistance du « Madame le Président ».

Voilà où nous mène un pouvoir socialiste aux abois qui tente maladroitement de dissimuler sa faillite et son impéritie derrière des absurdités prétendument sociétales mais authentiquement navrantes, comme cette terminologie antisexiste imposée à la schlague par une minorité qui entend nous dicter depuis des années le politiquement correct. 

Rappelons à toutes fins utiles que Mme Mazetier est une des pasionarias de cette mode plus que douteuse. Elle a quelque excuse, il est vrai : elle est de ces parlementaires qui n’auraient pas la moindre chance d'échapper à l’anonymat sur leur seules compétences s’ils n’y ajoutaient pas une part de provocation ou de buzz. Cette dame irascible n’a-t-elle pas déposé l’an dernier une proposition de loi visant à débaptiser les « écoles maternelles » pour les appeler « écoles de la petite enfance » ? Est-ce ainsi que l'entendait l’ancien ministre Peillon quand il se proposait, en toute modestie, de  « refonder l’école » ? On peut tout de même en douter.

Quant au député de l’UMP, il aurait donc commis un crime de lèse-majesté. « Une conne » en a conclu le journaliste et chroniqueur Philippe Tesson sur les ondes. Et que Mme Mazetier lui intente un procès si elle l’ose ! Je rêverais de lire un attendu de justice qui exposerait que le substantif, pour être sans doute un peu gaillard, n’en reflète pas moins une réalité aussi tangible que réitérative. Car enfin, cela commence à bien faire avec ces soi-disant révisions en cascade du vocabulaire, vilipendé comme machiste, au prétexte qu’il ne plairait pas à des Femen en puissance. 

Qu'est-ce que ce féminisme à deux balles qui ignore superbement la cause des femmes réduites en esclavage, en pays kurde et ailleurs, mais qui se montre sourcilleux sur le choix des termes et sa conformité à la novlangue ? C'est ce même soi-disant féminisme qui a incité certaines folles à profaner Notre-Dame de Paris dans la parfaite indifférence de notre justice.

Croit-on vraiment qu’une enseignante sera davantage respectée de ses élèves si on l’appelle, dans les formes, « madame la professeure » ? Une romancière sera-t-elle plus reconnue si on la désigne comme « écrivaine » ? Une femme dirigera-t-elle mieux si on l’appelle « cheffe » ? Outre le côté profondément disgracieux de ces expressions, on frise depuis longtemps le ridicule. 

Mais bon, puisque c’est tendance, allons jusqu’au bout de la logique. Je préconiserais pour ma part qu’on féminise aussi, tant qu’on y est « entraîneur ». J’hésiterais un brin, il est vrai, à féminiser « maître-chien ». Mais reconnaissons qu’il serait tout de même savoureux d’introduire la féminisation dans la marine : pour le grade de « premier maître », par exemple. Cette dernière féminisation aurait même pu être introduite à l'Elysée mais, comme dit la pub, "c'était avant" ...

S’agissant de Mme Mazetier, disons plus prosaïquement qu'on se sent brusquement devenir intelligent dès qu'elle ouvre la bouche. On imagine d'ailleurs que, dans deux ans, elle retombera dans les oubliettes de la politique d’où elle n’aurait jamais dû sortir. Restons-en donc sagement à l’apostrophe fort pertinente de Philippe Tesson. Une proposition pour la future majorité de droite à l’assemblée : débaptiser de toute urgence et systématiquement toutes ces inventions ubuesques que tentent de nous imposer à toute force ces gogos. Et tant pis pour les  connes ….

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