Plus
encore que leurs erreurs et bévues à répétition, c’est le manque de courage qui
est insupportable chez les dirigeants socialistes.
Ce gouvernement
socialiste n’en finit plus de nous surprendre. Chaque fois que survient un de
ces « couacs » relevée par la presse - la mort dans l’âme pour
certains médias, il faut bien le reconnaître – on se dit au moins
inconsciemment que ce sera le dernier. Que nenni ! De même que l’événement
chasse l’événement, le couac d’aujourd’hui efface celui d’hier.
S’il ne s’agissait que
de couacs, même si leur réédition quasi quotidienne désormais renvoie très
clairement à un problème de compétence ! Ce qui est insupportable dans
toutes ces histoires, c’est l’évitement, la fuite, la défausse permanente. Au
fond, il s’agit là de la nature profonde du hollandisme. On peut présumer que
tel sera son legs avant qu’il ne disparaisse à tout jamais dans les oubliettes
de l’histoire.
Ah, cela va bien aux
socialistes d’aujourd’hui de mépriser Guy Mollet ! Lui au moins assumait
très directement ses responsabilités. Il a assumé l’expédition de Suez en 1956,
face aux critiques soi-disant indignées. Il dut affronter des insultes jusque
dans son propre camp, sans même parler de cette bien-pensance intellectuelle
qui n’en finissait pas alors de faire les yeux doux au dictateur égyptien
Nasser, trop vite érigé en héros du tiers-monde. De même Guy Mollet a-t-il assumé
courageusement, durant la guerre d’Algérie, le détournement par les services
français de l’avion transportant Ben Bella et la plupart des leaders du FLN. L’opération
avait pourtant été déclenchée à son insu. Il n’a pas hésité un instant à se
poser en responsable, en sa qualité de chef du gouvernement.
L’actuel ministre des
Affaires étrangères, Laurent Fabius, pourrait-il en dire autant alors qu’au
moment de l’affaire du Rainbow Warrior,
dont nul n’ignorait pourtant qu’elle avait été décidée en haut lieu, le premier
ministre qu'il était à l'époque s’était défaussé fort peu glorieusement sur … son ministre de la
Défense, Charles Hernu ?
Gouverner, c’est faire
preuve de courage et les socialistes d’aujourd’hui sont très loin du compte en
ce domaine. C’est de loin le grief le plus grave qu’on pourrait leur adresser. Voici
donc la dernière bévue en date, digne en tous points des Pieds-Nickelés, avec l’affaire
tragi-comique de l’interception ratée des trois djihadistes « français »,
retour de Syrie via la Turquie. Cet excellent ministre de l’intérieur, B. Cazeneuve
n’a pas trouvé mieux – une sorte de réflexe conditionné, sans doute – que de
faire porter le chapeau à la Turquie. Raison invoquée ? Ankara n’aurait
pas prévenu la France du changement de vol des intéressés qui atterrirent
finalement à Marseille et non à Paris. Vous pensiez que la France avait
lamentablement failli ? Eh bien, non, vous n'y étiez pas ! Tout cela était la faute du
Grand Turc.
Sans doute, sans doute, et alors ?
N’y aurait-il donc plus de frontière dans notre beau pays ? La PAF
aurait-elle été subitement dissoute ? Les fichiers de police n’existeraient-ils
plus ? On nous assène qu’une panne informatique avait empêché la police de
faire son travail à Marignane. L’explication est plus que consternante. Sans même
le recours à l’informatique, il reste toujours possible de dresser manuellement
un fichier alphabétique des individus suspectés – un millier environ, nous
assure-t-on, ce qui n’est pas la fin du monde - et de scruter les passeports
des visiteurs à l’aune de ce fichier.
Peut-être serait-il
également possible d’accorder une attention toute particulière aux avions en
provenance de Turquie puisque tel est le passage quasi obligé des « djihadistes »,
au retour comme à l’aller. Est-ce trop demander ? Peut-on vraiment
confondre un « djihadiste » avec un simple touriste ? Est-il
décent de se réfugier derrière des explications aussi oiseuses que dépourvues
de crédibilité ?
Mais il faut croire que
telle est la devise socialiste en cas de faute ou de coup dur : ce n’est
pas ma faute, ce n’est pas moi c’est l’autre. Responsable mais pas coupable,
avait autrefois l’aplomb d’alléguer la ministre socialiste Georgina Dufoix.
Aujourd’hui, on a franchi un pas de plus dans l’irresponsabilité.
Etonnons-nous, après cela, qu’un député socialiste devenu ministre ne fasse pas
état de ses impayés en cascade. Pour peu, il serait bien capable d'avancer pour sa défense
que sa fameuse « phobie administrative » n’est pas de
son fait.
Encore heureux, dans toute
cette histoire, que le comportement pavlovien des socialistes n’ait pas (encore) été
jusqu’à accuser Nicolas Sarkozy !
A ce propos, d’ailleurs,
"on" a bien su mettre sur écoutes illégalement et pendant des mois l’ancien chef
de l’Etat. Pour cela, « on » ne lésina en aucune façon sur les moyens
considérables, tant en matériels qu’en effectifs, à mettre en oeuvre. Ne
pouvait-on en faire au moins autant pour les « djihadistes » et leurs
avocats, si on avait vraiment décidé de neutraliser ces individus ? Ne s’agissait-il
pas d’un impératif majeur de sécurité nationale ?
On imagine volontiers
que nos associations de défense des droits de l’homme et autres bons esprits de
gauche se diraient outrés de l’illégalité d’un tel procédé. Ils feraient sans
doute valoir qu’on n’écoute pas les avocats dans l’exercice de la profession. Certes,
et Me Thierry Herzog ? Argument non recevable, votre honneur : contrairement
à ce qu’on pourrait penser, il n’est pas avocat, il est sarkozyste …
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