Le courage n'est décidément pas la chose la mieux partagée en politique. Là encore, Nicolas Sarkozy fait figure de "mouton noir".
L'ancien président Sarkozy n’a pas
tort en laissant entendre que, s’il existe un domaine dans lequel il est
indéniable qu’il n’a pas changé, c’est bien celui du courage. Courage de se
représenter alors que l’opinion publique, restée en grande partie sur l’impression
de 2012, n’a pas (encore) fondamentalement évolué. Courage de se mettre en
avant, quand bien même il n’aurait pas politiquement le choix, alors même qu’il
ne peut ignorer que sa vie va être plus que jamais décortiquée dans le moindre
détail.
Il est tout aussi
indéniable que ses adversaires sont loin de manifester un tel courage, ravalant
même cette qualité au rang de « vertu creuse » au sens où l’entendait
naguère le philosophe Gaston Berger. Il n’est que d’observer le déchaînement des
Cambadélis et autres Olivier Faure sur le thème décidément inusable de l’«héritage ».
Quand se décideront-ils donc à reconnaître que Sarkozy n’est plus
président et que la responsabilité de la faillite de la France leur incombe ?
Après le déni, voici la défausse. Quel courage, mes amis !
Il faut dire que l’exemple
vient de haut. La dette a-t-elle crû sous Sarkozy ? Sans nul doute mais
personne, dans les rangs socialistes, ne parle de la crise de 2008. Hollande l’a
même carrément niée lors de la campagne présidentielle, prétendant que ce n’était
que pure invention. Comme par hasard, la crise serait apparue en mai 2012 – une perfidie
du sortant, probablement – et Hollande serait davantage à plaindre qu’à blâmer.
Que c’est dur, comme il le dit lui-même !
Peut-être dur
mais totalement inventé. Se souvient-on qu'en 2008 la crise était mondiale et que Sarkozy a sauvé les meubles comme il a pu, en tâchant
de préserver les intérêts élémentaires des Français. Certes, les impôts ont augmenté et la dette s'est un peu plus creusée mais y avait-il alors moyen de faire autrement ? Que les critiques vertueux qui possèderaient la recette n'hésitent surtout pas à la communiquer.
Depuis 2012, en revanche, il y
avait largement les moyens de faire autrement : suivre par exemple le chemin vertueux de l’Allemagne,
de l’Angleterre, de l’Italie ou encore de l’Espagne. Mais non, la gauche française a cédé à ses vieux démons et à cette pente si commode de la démagogie distributive : avec les
conséquences obligées qu’on observe désormais.
Non, Sarkozy n’était
pas responsable en 2008 de la crise européenne et mondiale qui était bien réelle.
Hollande, lui, est totalement responsable d’une crise qui est avant tout franco-française - et non pas européeenne en raison d'un prétendu égoïsme allemand comme il tente de le faire accroire - causée par une gabegie délibérément organisée par la gauche. N’ayons
crainte cependant : la gauche et les médias à sa botte (ce qui est en grande partie pléonasmique) continuera encore de nous abreuver mécaniquement de son
discours favori, nonobstant sa propre incapacité à gouverner.
Courage ? Ecoutons
André Vallini, cet ancien avocat qui ne se console sans doute pas de n’avoir jamais
été Garde des Sceaux. Lui s’est spécialisé dans les « affaires ».
Oh, il est habile M. Vallini. Il brandit la présomption d’innocence pour
mieux insinuer dans la foulée que Sarkozy n’a qu’un « avenir judiciaire ».
Evidemment, avec ses amis du Syndicat de la Magistrature, on peut supposer que
la « justice » ne lâchera pas de sitôt sa proie favorite et que le « temps
de la justice » coïncidera, comme par hasard, avec des moments clés de la
future campagne électorale. Qui ne voit que tout ceci est cousu de fil blanc depuis bien
longtemps et que seuls les gogos peuvent encore se laisser abuser ? Notons à toutes fins utiles qu’à ce jour, N. Sarkozy n’a pas donné prise à la moindre condamnation. Il n’empêche,
on multipliera les petites phrases et les allusions de type "pas de fumée sans feu". On continuera à lui resservir les affaires jusqu’à plus soif ainsi que la
comparaison avec S. Berlusconi.
La droite pleutre ou la "droite la plus bête du monde", comme disait naguère Guy Mollet, viendrait presque à s'en excuser et à écarter le gêneur. Qu'enfin, on puisse recommencer à tourner en rond et à ne rien faire comme aux beaux jours du chiraquisme. Mais il se pourrait que d'autres à droite estiment qu'il y en a assez de toute cette tartufferie.
Il se pourrait aussi que la droite revenue au pouvoir fourbisse quelques contrôles fiscaux (juste retour des choses) contre les
hiérarques socialistes. Vous savez, ceux qui se pavanent avec suffisance sur les plateaux de TV en assénant leurs
habituelles leçons de morale. Ces petits marquis qui n'ont jamais travaillé de leur vie - sinon fait semblant aux frais d'une République toujours bonne fille - et encore moins approché de près une entreprise. Ce sont ceux-là même qui, parfois, trichent avec impudence sur leurs diplômes, tantôt par passivité
complice – genre Taubira – tantôt par astuce – genre Cambadélis, le maître en passe-droits et en équivalences. Il serait bien étonnant que ces gens-là soient blancs comme neige sur le plan fiscal, Cahuzac et Thevenoud n’étant sans
doute que la face émergée de l’iceberg.
Aux dernières
nouvelles, il semble que les socialistes s’apprêteraient également à dénoncer le « scandale »
des honoraires de Sarkozy perçus pour ses conférences à travers le monde. Scandale ?
Mais de quoi je me mêle ? Serait-ce de l’argent public, même si le rêve socialiste aura toujours été d'avoir barre sur le secteur privé ? Est-ce que Blair et Schroeder ont agi différemment de Sarkozy après avoir quitté le pouvoir ? Ont-ils déclenché une bronca dans leurs pays respectifs ?
On peut comprendre les
socialistes, malgré tout : quand viendra leur tour d'être chassés du pouvoir, il est
à parier que nul d’entre eux, à commencer par Hollande, ne sera invité par la moindre organisation. Et d'ailleurs, pourquoi le seraient-ils grands dieux ? Qu'auraient-ils à dire sinon tirer les leçons de leur incompétence et de leur lâcheté ?
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