Jamais
les hypocrites en tous genres, dans les médias comme dans les milieux
politiques, ne se seront autant esbaudis qu’aujourd’hui.
Je le rappelais encore dernièrement :
en France, tout finit par des chansons. J’aurais pu tout aussi bien écrire que,
sous la présidence du très regrettable F. Hollande, tout commence et finit par
une franche rigolade.
D’abord, parce que l’homme
semble ainsi fait : jovial, bonhomme, il est réputé rigoler de tout et de
rien, badiner avec légèreté, prêt à se damner pour le moindre bon mot. Enfin,
bon ou mauvais car on ne fera croire à personne que le « sans-dents »
est du meilleur goût.
Mais surtout, rigolade
à considérer le bal des faux-culs qui est reparti de plus belle. Songez
seulement que ceux-là mêmes qui en 2012, dans les médias ou ailleurs, voyaient
en Valérie Trierweiler une « nouvelle Jackie Kennedy » n’ont pas de
mots assez fielleux à présent pour la vouer aux gémonies. Et pourtant, il
apparaissait d’emblée que la dame n’était pas un perdreau de l’année et qu’elle
était aussi incontrôlable que vindicative, outre le fait que ses talents de
journaliste – pour m’exprimer par antiphrase – étaient sujet de plaisanterie
parmi ses collègues.
Aujourd’hui, ce n’est
pas du tout le même air et l’on déplore, à longueur de colonnes ou d’antenne, son
esprit rancunier voire mercantile, son inélégance et, pour tout dire, son indécence. Il est
vrai que son ouvrage, qui aura boosté à sa manière notre rentrée littéraire, se
vend bien. Très bien même, l’engouement étant du même ordre que celui suscité par la
publication des Harry Potter, à dire
de libraire.
La plupart des
critiques dénoncent la sempiternelle confusion entre comportement public et
privé, comme si la frontière entre les deux n’était pas devenue, depuis des
lustres et au fil des mandats présidentiels, une aimable fiction. Se penchant sur le passage du bouquin consacré
aux « sans-dents », l’excellent chroniqueur du Figaro se demande même s’il n’est pas « biaisé » d’ériger
en jugement public une boutade lâchée en privé. Comme si « le trait d’humour »,
quelles qu’en soient les circonstances, n’était pas en soi révélateur de la
mentalité du président... et comme si, d'ailleurs, l'on pouvait tout se permettre dans le privé !
Une fois encore, les
médias semblent d'une indulgence singulière envers Hollande alors qu'ils n’avaient pas de jugement
assez sévère pour condamner Sarkozy. Le président a de l’humour, donc ses
écarts restent véniels, sans portée politique. Il serait même inepte de les
relever. Ce n'est pas ainsi qu'on rapprochera le peuple de ses élites. A ce propos, allons donc voir ce que pense le peuple de cet homme de gauche qui
proclamait naguère « ne pas aimer les riches » et avoir pour ennemie la finance ! Il est à craindre que
ce bon peuple n’ait pas exactement le même genre d’humour que celui qui se
prend encore pour le président.
Au fond, s’agissant du
livre de V. Trierweiler, toute la question est de savoir si elle ment ou, à
tout le moins, force le trait ou « romance » à des fins qui, d’ailleurs,
lui appartiennent. Qu'elle n'ait pas la moindre classe, personne désormais n'en disconviendra. Mais si le portrait qu’elle dresse de son ancien
compagnon, et accessoirement les faits qui en constituent l’illustration, sont
exacts, cela donne pour le moins à réfléchir. Qu'en pensent, en particulier, ceux qui l’ont fait élire, il y a deux ans ?
Si les faits sont
avérés, notamment en ce qui concerne le machisme méprisant de Hollande, les défenseur(e)s des
droits des femmes seraient tout de même bienvenus de s’en émouvoir sur le champ… n’est-ce
pas Mme Vallaud-Belkacem ?
Au sujet d'ailleurs de cette dame, qu'on vient d'élever au statut d'égérie de la gauche, d’autres faux-culs affectent de s'émouvoir de la « une » de Valeurs actuelles présentant la nouvelle ministre de l’Education
sous l'intitulé « L’Ayatollah ». Naturellement, les politiquement
corrects se sont empressés de pousser leurs habituels cris d’orfraie en hurlant au « racisme ».
Pourtant, qu’y a-t-il de raciste dans le fait de dénoncer le sectarisme de
cette idéologue sans qualification particulière pour le poste qu’elle occupe ?
Dans le fait également d’anticiper son action par trop lisible qui, on en fait
déjà le pari, consistera davantage à déstabiliser l’école – à travers « théorie
du genre » et autres « ABCD de l’éducation » - qu’à se pencher
sur l’état sinistré de notre système éducatif. Vous savez, ce système que le
monde entier nous envie, mais dont un rapport récent de l’OCDE vient de dresser
un bilan accablant.
Les censeurs sourcilleux de Valeurs actuelles auraient-ils donné de la voix si NVB avait été traité de "khmère rose" ? Ah oui, c'est vrai, "ayatollah" désigne une titulature au sein de l'islam tandis la ministre est musulmane, native du Maroc (elle a même d'ailleurs conservé la nationalité marocaine.. )C'est vrai, j'oubliais que l'islam est un tabou et que, dans notre novlangue, le simple fait d'en parler équivaut à de la stigmatisation.
Faux-culs, donc. Et ce n'est pas fini, comme dirait la pub de SFR. Ils n’épargnent évidemment, et surtout, pas nos sémillants magistrats qui
continuent, contre toute évidence et dans la droite ligne du "mur des cons", à se prétendre indépendants de l’actuel pouvoir
politique. Pour peu, le jovial Hollande en rigolerait, en privé cela va de soi.
Comme par hasard, au moment même où est publié le livre de V.
Trierweiler, la justice procède à une nouvelle audition de M. Azibert, dans le
cadre de l’action conduite contre l’« arbitrage Tapie ». Pour faire
bonne mesure, un autre juge déclenche ce jour même une enquête sur trois
voyages en jet privé effectués par N. Sarkozy et facturés à son ami S. Courbit.
Ne s’agissait-il pas en l’occurrence d’argent privé et non public ? Qu'importe
pour nos irréprochables « magistrats-impartiaux-et-indépendants ». Au
fait, quoi de neuf sur l’affaire Cahuzac ? Rien. Ah oui, le temps de la justice sans doute. N'ayons crainte. Il est fort à parier qu’on en reparlera … après
2017.
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