Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

mardi 12 février 2013

Elégance

"Et en plus, il a de l'humour !" dit une pub pour une marque automobile à la télé. On pourrait  aisément la transposer à François Hollande. Un humour que célèbrent à l'envi ces mêmes journalistes qui se disent ébahis par les "talents oratoires exceptionnels" de Mme Taubira.

Si "Moi, Président" avait en plus de l'élégance, ce serait encore mieux. Or, sur ce terrain, il lui reste encore beaucoup d'efforts à faire et il est permis de douter qu'à son âge - un âge où l'on ne change plus guère - il puisse y parvenir. On avait déjà relevé son inélégance foncière à l'égard de son prédécesseur lorsqu'il n'avait même pas daigné le raccompagner sur le perron de l'Elysée au moment de la passation de pouvoirs. Si prompts d'habitude à relever la moindre vétille de N. Sarkozy, nos journalistes n'avaient rien remarqué d'anormal. Il est vrai qu'ils étaient très occupés  par la maîtresse du nouveau président en qui ils n'hésitaient pas à voir la "nouvelle Jackie Kennedy" ...

De même, personne n'avait bronché lorsqu'avait été effacé du site officiel de l'Elysée, tout ce qui se rapportait de près ou de loin à N. Sarkozy. Il est vrai que, pour les socialistes d'aujourd'hui, l'histoire de France a commencé le 7 mai 2012. Pour ceux d'hier, elle avait commencé 10 mai 1981, date bien connue du passage "de l'ombre à la lumière" ...

Avec le renoncement de Benoît XVI à son pontificat, François Hollande a franchi une nouvelle étape en matière d'"humour". Interrogé sur cet événement, en présence du président nigérian Goodluck Jonathan - un musulman - il n'a pas hésité à faire dans la plaisanterie anticatholique la plus grasse en assurant dans un demi sourire que "nous ne présenterons pas de candidat" pour la prochaine élection du pape.

Quelle drôlerie, en effet ! C'est à se fendre les côtes si ce n'est que le soi-disant président "de tous les Français" pratique en l'occurrence un humour d'un genre douteux que n'apprécieront pas forcément les Chrétiens de ce pays qui, jusqu'à preuve du contraire, sont aussi des citoyens français. Hollande aurait-il osé faire ce genre d'humour sur l'islam ? Poser la question revient à y répondre. Tout cela sent furieusement le style laïcard "bouffeur de curés" qu'affectionne encore une certaine gauche, la clientèle privilégiée de "Moi, Président". Encore un petit effort et, à la fin d'un discours présidentiel, nous aurons bientôt droit à "A bas la calotte !"

Faut-il parler de dérapage involontaire ? Certainement non tant M. Hollande a déjà eu maintes fois l'occasion de s'en prendre au catholicisme qu'il n'apprécie manifestement pas. C'est son droit en tant qu'individu mais pas en tant que chef de l'Etat. Et dire que la presse en était encore à s'émerveiller par sa capacité à entrer dans ses habits présidentiels !

Pour une fois, "Moi, Président" a été dépassé dans sa "spécialité" et dans son propre camp, qui plus est! La concurrence est venue d'une personne dont chacun avait sans doute oublié l'existence et a fortiori qu'elle était ministre (déléguée aux Personnes âgées), Mme Michèle Delaunay. Elle aussi, imitant son égérie présidentielle, a cru trouver drôle de se lâcher en public : "Je dois bien reconnaître que, à tort ou à raison, Benoît XVI a omis de me consulter avant de prendre sa décision". Avant de se reprendre, sur ordre sans doute, et de s'autocritiquer en évoquant sur un tweet un "clin d'oeil peu inspiré".

Si les socialistes ont besoin d'inspiration en matière de drôlerie, qu'ils n'aient crainte. Il ne devraient pas chercher bien loin : l'observation de leur propre amateurisme suffira. Peut-être un moyen de réconcilier l'humour et l'élégance ...

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