Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

mercredi 20 février 2013

La cruche, le naturel et le galop

Tant va la cruche à l'eau que parfois elle se casse. La morale de La Fontaine est toujours d'actualité. Le Canard Enchaîné vient de révéler la teneur de l'altercation qui a opposé récemment Mme Trierweiler à la direction de Paris-Match. "Article de merde" se serait-elle exclamée dans un message téléphonique digne d'un procureur, non sans traiter au passage l'hebdomadaire lui-même de "journal de merde" ...

Dans n'importe quelle entreprise, ces insultes grossières auraient valu à leur auteur un licenciement totalement justifié pour faute caractérisée. Mais pas à Mme Trierweiler qui reste pourtant l'employée de Paris-Match. Pourquoi ne démissionne-t-elle pas puisqu'elle elle si sévère à l'égard de son employeur ? Sans doute, ne manquerait-elle pas d'alléguer, pour conserver son métier de journaliste en femme moderne qu'elle se targue d'être ? La belle affaire ! Son métier de journaliste ? Cela supposerait d'abord qu'elle sache écrire faute de savoir penser. Mais on est encore loin du compte. Où l'on retrouve la comparaison avec la cruche de la fable ...

La dame est décidément incorrigible. On la savait vaine, creuse, prétentieuse à en croire la plupart des ouvrages qui ont été écrits sur elle. On ne la savait pourtant pas à ce point grossière. Première Dame, dit-on ? Je ne sache pas qu'on ait jamais constaté une telle vulgarité chez les anciennes épouses de président - ce qu'elle n'est pas au sens littéral du "mariage pour tous", il est vrai - de Mme de Gaulle à Carla Bruni-Sarkozy.

Que n'eut-on dit si Carla, justement, en avait fait le demi-quart ! On imagine aisément  le déchaînement de la presse politiquement correcte, de Marianne au Nouvel Observateur. Indignés, tous ces braves gens l'eussent été assurément. Mais avec Mme Trierweiler tout glisse sans problème comme pour son compagnon. S'avise-t-elle d'insulter ? Aucun commentaire, sinon gare aux réactions du Château. Choisit-elle "ses" journalistes pour couvrir son voyage "présidentiel" en excluant bien sûr ceux dont la tête ne lui revient pas ? Personne ne s'avise de broncher. Et vive la liberté de la presse !

La cruche peut donc aller à l'eau aussi souvent que son humeur le lui dictera. Elle ne cassera pas et, d'ailleurs, elle ne se cassera pas non plus. "Elle est tricarde", me confiait récemment sous le sceau du secret un journaliste de gauche. Ah bon ? S'il le dit. Toutefois, en principe, un tricard ça "ferme sa gueule", pour emprunter l'expression à Jean-Pierre Chevènement, et ça file doux. Il faut donc croire que Mme Trierweiler est un genre "tricard" atypique et, pour tout dire, multirécidiviste.

Ce n'est pas demain la veille, hélas, qu'on nous débarrassera de ce boulet, nullité prétentieuse sans complexe, qui en dit long, en creux, sur le tempérament - pour s'exprimer par antiphrase - de "Moi, président". L'Elysée la couve. La presse la protège d'une chape de silence quasi hermétique. Peut-être un jour commettra-t-elle la faute de trop ? C'est à souhaiter, y compris pour la gauche. Au fond, l'espoir est bien là : même quand une cruche chasse le naturel, il finit par revenir au galop.

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