Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

mercredi 6 février 2013

Respecter la loi, pour changer ?

Décidément, l'indignation des députés et responsables socialistes est à géométrie variable. Dieu sait qu'ils sont prompts à se scandaliser dès lors qu'un maire hostile au mariage gay envisage de faire jouer sa "liberté de conscience". La loi s'applique à tous, rétorquent-ils, et les représentants de l'Etat comme les élus sont là pour la faire appliquer ou pour la respecter.

Oui mais, quid de l'autorisation par le gouvernement des "salles de shoot" au regard de laquelle, dans un bel élan, plusieurs maires d'arrondissement socialistes de la capitale se sont d'ores et déjà portés candidats ? De quoi s'agit-il concrètement ? Rien moins que de faciliter l'usage de la drogue par ceux qui sont la proie de profondes addictions : et ce, pour des raisons paradoxales d'ordre public. On croit rêver !

Et la loi dans tout cela ? Car l'ennui est qu'il existe toujours une loi, celle du 31 décembre 1970 (modifiée à la marge en 2005) qui condamne le "délit d'usage de stupéfiants". Aux termes de cette loi, "user" de stupéfiants signifie tout simplement en consommer. Sauf à n'y rien comprendre, les drogués que le gouvernement, et très probablement la mairie de Paris, s'apprête à inviter à consommer de la drogue dans les salles de shoot demeurent passibles de la loi. Ce n'est pas parce que Matignon "décide" ou "donne le feu vert" que la loi doit être oubliée. Or, celle-ci condamne les usagers à un an d'emprisonnement et 3 750 euros d'amende.

Par ailleurs, le gouvernement et les élus qui l'auront suivi sont eux-mêmes passibles des dispositions de l'article L. 3421-4 du Code de la Santé Publique. Cet article interdit, en effet, la provocation à l'usage (ou au trafic) de stupéfiants ou de substances présentées comme telles, même si d'ailleurs  cette provocation reste sans conséquence. Ces faits sont punis pénalement d'une peine de 5 ans de prison et de 75 000 euros d'amende. Plus grave encore, lorsque les faits ont lieu dans des locaux administratifs, la peine encourue est portée à 7 ans d'emprisonnement et à 100 000 euros d'amende.

Comment nier qu'en ouvrant des salles de shoot, et quelles qu'en soient les motivations (elles-mêmes discutables car elles ne peuvent sérieusement prétendre s'appuyer sur des éléments objectifs), le gouvernement incite à la consommation de drogue et ouvre même des lieux administratifs pour favoriser cette consommation ? En agissant de la sorte, le gouvernement et consorts se mettent hors-la-loi dans la mesure où ils ne jugent même pas nécessaire d'abolir ou de modifier les lois existantes avant de prendre de telles décisions.

On reste consterné par un tel mépris de la loi et il ne faudra certainement pas compter sur Mme Taubira pour rappeler les responsables à l'ordre. Il faut s'y faire. De nos jours, les bons sentiments et le politiquement correct l'emportent sur le respect des règles existantes. Puisque les élites font cruellement défaut, à cet égard, il appartient aux citoyens de se faire entendre. Aux Parisiens notamment, puisque la municipalité a décidé de subventionner les salles de shoot en envisageant de faire voter une aide de 38 000 euros au profit de l'association Gaïa ayant vocation à mettre en oeuvre cette initiative. A quand, comme le suggère ironiquement mon confrère Gilbert Collard, les "salles de viol, de crime, de vol" ? 

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