Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

lundi 21 août 2017

Tourist go home !



A force de refuser les touristes au nom d’une prétendue authenticité, voici que les indépendantistes catalans sont exaucés par les islamistes.

On ne saurait reprocher aux terroristes qui viennent de perpétrer les récents attentats de Barcelone et de Cambrils d’avoir manqué d’à-propos. Il y a quelques jours seulement, des militants de l’extrême-gauche catalane C.U.P, un parti fort d’une dizaine de membres au Parlement de Catalogne, ne manifestaient-ils pas bruyamment sur le thème : « Tourist, go home ! Refugees welcome ! » ?

Les voilà donc satisfaits et même au-delà de leurs espérances. En effet, aussi vrai qu’ils ont quitté massivement la France au lendemain des attentats du Bataclan, en novembre 2015, et de la Promenade des Anglais en juillet 2016, les touristes vont sans doute être refroidis durablement par l’Espagne. Rappel d’un simple petit détail : ce pays avait accueilli 75 millions de touristes l’année dernière.

Quant aux « réfugiés », pas de problème, ils vont continuer d’affluer avec la bénédiction des bien-pensants. Et de faire prospérer l’amalgame spécieux – mais tenu pour « vertueux » celui-là – entre réfugiés politiques, de type syrien par exemple, et migrants économiques. Qu’importe ! « Réfugié », cela sonne quand même mieux tout en présentant l’avantage d’évacuer par avance toute espèce de débat. Car un réfugié, n’est-ce pas, cela doit s’accueillir sans discussion au risque pour l’« accueillant » - à qui on s’est évidemment bien gardé de demander son avis –de passer pour un xénophobe, un « réactionnaire » ou un « ranci » selon la terminologie dominante.

Bien sûr, on aura droit dans le même temps à un florilège de tout ce que la compassion et la repentance occidentales (au fond, ces attentats, ne les avons-nous pas cherchés ?) peuvent nous offrir de meilleur : petites bougies, bouquets de fleurs et peluches garanties, sans parler des traditionnelles pancartes – dont on imagine à quel point elles peuvent être dissuasives – « menaçant » les assassins de ne pas avoir pas la haine de leurs victimes…

Et après ? « Les touristes partis », comme le chantait naguère Jean Ferrat, tout reprendra petit à petit son aspect habituel. Parce que le temps le plus vivace du deuil sera passé, parce que l’information chasse l’information et qu’un nouvel attentat ailleurs, dont les médias ne voudront pas perdre la moindre miette, aura effacé des esprits le précédent. E la nave va ! Vogue la galère ! Une galère qui persistera à pointer en priorité absolue les dangers incarnés par l’extrême-droite, auprès desquels ceux liés à l’islamisme radical ne sont que calembredaine méprisable. Une galère qui se focalisera derechef sur le risque que fait courir au monde Donald Trump, plus grave de toute évidence que celui suscité par Kim Jong Un. Une galère qui nous assénera encore et encore le refrain de l’apartheid sioniste ou des prétendues atrocités commises par les Israéliens envers les « pauvres-Palestiniens-sans-défense ».

Il n’en reste pas moins qu’à Barcelone, les touristes seront partis. L’extrême-gauche catalane, qui n’a d’égale dans le sectarisme et l’absurde que notre extrême-gauche mélenchonienne, pourra alors s’estimer comblée. On demeurera enfin entre soi, à savoir entre gauchistes, indépendantistes et réfugiés, ces « damnés de la terre » new-look que s'obstinent à célébrer sans relâche le Monde, Télérama ou Arte. Chez nous, du reste, on y rajouterait un zeste de féminisme radical voire une pincée d’anticolonialisme vintage du genre CRAN ou Indigènes de la République. Peut-être même – qui sait ? – interdirait-on de nouveau l’accès de certains cénacles aux Blancs ou aux mâles de plus de cinquante ans pour reprendre la formule désormais célèbre de madame Ernotte, dont on se demande bien au passage quand on se décidera à l'exfiltrer de France Télévision. 

Et puis après ? Tout rentrera dans l’ordre, cela va sans dire. Les élites télévisuelles pourront reprendre le fil de leurs diatribes convenues contre les vrais « ennemis de la liberté » : l’extrême-droite ou encore Zemmour, Finkielkraut, Onfray ou Bruckner. Les historiens en cour pourront reprendre leurs plaidoyers relativistes magnifiant l’« idéalisme » de Robespierre ou des communistes. Dans l’apathie générale, ils pourront poursuivre leur déconstruction du discours historique national, qualifié par Médiapart de « frileux » et de « méchant », ainsi que l’endoctrinement idéologique de nos collégiens et lycéens – via un enseignement biaisé de la colonisation et de l’esclavagisme - dans la haine de la France. 

Entretemps, outre-Atlantique, le maire de New York Bill de Blasio aura fait le ménage en escamotant la plaque commémorative datant de 1931 et consacrée à Pétain. Un escamotage assez burlesque compte tenu de l’indifférence avérée des Américains pour l’histoire quand il ne s’agit pas de la leur. Y a-t-il un Américain sur cent mille pour avoir seulement entendu parler du maréchal ou de Vichy (un lieu où, on l’oublie trop souvent, les Etats-Unis conservèrent longtemps une représentation officielle nonobstant la nature de la « révolution nationale » française) ? Ouf ! Merci M. de Blasio, d’y avoir pensé – au bon moment, qui plus est, celui de mettre en difficulté Donald Trump - et d’assainir aussi "courageusement" l’atmosphère de la Grosse Pomme. Il est vrai qu’en matière de courage, le vrai celui-là, on peut sérieusement douter qu'il arrive à la cheville d’un de ses illustres prédécesseurs, Fiorello La Guardia … 

Bref, le climat redeviendra apaisé, donc propice à un nouvel attentat de Daesh. Les militants islamistes pourraient se tordre de rire s’ils avaient le sens de l’humour. Par bonheur pour nous, leur vénération psychotique d’Allah les rend irrémédiablement hermétiques aux «  Lol » et autres « Mdr ».

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