A force de refuser les touristes au nom d’une
prétendue authenticité, voici que les indépendantistes catalans sont exaucés
par les islamistes.
On ne saurait reprocher aux terroristes qui viennent
de perpétrer les récents attentats de Barcelone et de Cambrils d’avoir manqué d’à-propos.
Il y a quelques jours seulement, des militants de l’extrême-gauche catalane
C.U.P, un parti fort d’une dizaine de membres au Parlement de Catalogne, ne manifestaient-ils
pas bruyamment sur le thème : « Tourist, go home ! Refugees
welcome ! » ?
Les voilà donc satisfaits et même au-delà de
leurs espérances. En effet, aussi vrai qu’ils ont quitté massivement la France
au lendemain des attentats du Bataclan, en novembre 2015, et de la Promenade
des Anglais en juillet 2016, les touristes vont sans doute être refroidis durablement
par l’Espagne. Rappel d’un simple petit détail : ce pays avait accueilli
75 millions de touristes l’année dernière.
Quant aux « réfugiés », pas de
problème, ils vont continuer d’affluer avec la bénédiction des bien-pensants. Et
de faire prospérer l’amalgame spécieux – mais tenu pour « vertueux » celui-là –
entre réfugiés politiques, de type syrien par exemple, et migrants économiques.
Qu’importe ! « Réfugié », cela sonne quand même mieux tout en présentant
l’avantage d’évacuer par avance toute espèce de débat. Car un réfugié, n’est-ce
pas, cela doit s’accueillir sans discussion au risque pour l’« accueillant »
- à qui on s’est évidemment bien gardé de demander son avis –de passer pour un
xénophobe, un « réactionnaire » ou un « ranci » selon la
terminologie dominante.
Bien sûr, on aura droit dans le même temps à un florilège
de tout ce que la compassion et la repentance occidentales (au fond, ces
attentats, ne les avons-nous pas cherchés ?) peuvent nous offrir de
meilleur : petites bougies, bouquets de fleurs et peluches garanties, sans
parler des traditionnelles pancartes – dont on imagine à quel point elles peuvent
être dissuasives – « menaçant » les assassins de ne pas avoir pas la
haine de leurs victimes…
Et après ? « Les touristes
partis », comme le chantait naguère Jean Ferrat, tout reprendra petit à
petit son aspect habituel. Parce que le temps le plus vivace du deuil sera
passé, parce que l’information chasse l’information et qu’un nouvel attentat
ailleurs, dont les médias ne voudront pas perdre la moindre miette, aura effacé
des esprits le précédent. E la nave va
! Vogue la galère ! Une galère qui persistera à pointer en priorité absolue
les dangers incarnés par l’extrême-droite, auprès desquels ceux liés à
l’islamisme radical ne sont que calembredaine méprisable. Une galère qui se
focalisera derechef sur le risque que fait courir au monde Donald Trump, plus
grave de toute évidence que celui suscité par Kim Jong Un. Une galère qui nous
assénera encore et encore le refrain de l’apartheid sioniste ou des prétendues
atrocités commises par les Israéliens envers les
« pauvres-Palestiniens-sans-défense ».
Il n’en reste pas moins qu’à Barcelone, les
touristes seront partis. L’extrême-gauche catalane, qui n’a d’égale dans le
sectarisme et l’absurde que notre extrême-gauche mélenchonienne, pourra alors s’estimer
comblée. On demeurera enfin entre soi, à savoir entre gauchistes, indépendantistes
et réfugiés, ces « damnés de la terre » new-look que s'obstinent à célébrer sans
relâche le Monde, Télérama ou Arte. Chez nous, du reste, on y rajouterait un zeste de féminisme
radical voire une pincée d’anticolonialisme vintage
du genre CRAN ou Indigènes de la République. Peut-être même – qui sait ? –
interdirait-on de nouveau l’accès de certains cénacles aux Blancs ou aux mâles
de plus de cinquante ans pour reprendre la formule désormais célèbre de madame Ernotte, dont on se demande bien au passage quand on se décidera à l'exfiltrer de France Télévision.
Et puis après ? Tout rentrera dans
l’ordre, cela va sans dire. Les élites télévisuelles pourront reprendre le fil
de leurs diatribes convenues contre les vrais « ennemis de la liberté » :
l’extrême-droite ou encore Zemmour, Finkielkraut, Onfray ou Bruckner. Les
historiens en cour pourront reprendre leurs plaidoyers relativistes magnifiant l’« idéalisme » de Robespierre ou des
communistes. Dans l’apathie générale, ils pourront poursuivre leur
déconstruction du discours historique national, qualifié par Médiapart de « frileux » et de
« méchant », ainsi que l’endoctrinement idéologique de nos collégiens et lycéens
– via un enseignement biaisé de la colonisation et de l’esclavagisme - dans
la haine de la France.
Entretemps, outre-Atlantique, le maire de New
York Bill de Blasio aura fait le ménage en escamotant la plaque commémorative datant de 1931 et consacrée à Pétain.
Un escamotage assez burlesque compte tenu de l’indifférence avérée des
Américains pour l’histoire quand il ne s’agit pas de la leur. Y a-t-il un
Américain sur cent mille pour avoir seulement entendu parler du maréchal ou de
Vichy (un lieu où, on l’oublie trop souvent, les Etats-Unis conservèrent longtemps une
représentation officielle nonobstant la nature de la « révolution
nationale » française) ? Ouf ! Merci M. de Blasio, d’y avoir
pensé – au bon moment, qui plus est, celui de mettre en difficulté Donald Trump - et d’assainir aussi "courageusement"
l’atmosphère de la Grosse Pomme. Il est vrai qu’en matière de courage, le vrai
celui-là, on peut sérieusement douter qu'il arrive à la cheville d’un
de ses illustres prédécesseurs, Fiorello La Guardia …
Bref, le climat redeviendra apaisé, donc
propice à un nouvel attentat de Daesh. Les militants islamistes pourraient se
tordre de rire s’ils avaient le sens de l’humour. Par bonheur pour nous, leur
vénération psychotique d’Allah les rend irrémédiablement hermétiques aux « Lol »
et autres « Mdr ».
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