Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

vendredi 6 septembre 2013

Une crise édifiante

Au-delà de sa complexité, la crise syrienne aura au moins eu le mérite de nous apporter quelques confirmations. Confirmation d'abord que Bachar el Assad est infiniment plus retors et plus cyniquement rationnel que ne l'était en son temps Saddam Hussein. L'emploi probable sur son ordre de l'arme chimique n'en est que la dernière manifestation en date.

Confirmation ensuite de l'esprit de rancune et de revanche de Vladimir Poutine. A avoir tant subi les sarcasmes de l'Occident à la suite de la chute de l'URSS, à avoir tant été humiliée par l'Amérique qui se proclamait "seule superpuissance", il était inévitable que la Russie cherche un jour à se rebiffer. Certes, Moscou a des intérêts traditionnels au Moyen-Orient de même qu'une alliance de longue date avec la Syrie et il est normal qu'elle cherche à préserver ses positions. Mais son insistance à contrer systématiquement les Etats-Unis revêt à l'évidence une autre dimension. En bref, la Russie est de retour et Poutine le proclame avec le style qui est le sien à la face des Américains.

Confirmation sur la vacuité pathétique de "Moi, président" qui aura cherché une solution politicienne "à la malienne" sur le plan international dans l'espoir de redorer un blason définitivement terni sur le plan intérieur français. Aux yeux du G20, il sera ainsi passé pour un homme ridicule dans sa nullité de la chose internationale et dans sa suffisance. Il n'y a aucune raison pour que l'Allemagne de Mme Merkel ou même l'Europe de Van Rumpoye lui fasse le moindre cadeau. Nul doute qu'il reviendra au pays en se pavanant, encensé par ses thuriféraires, tout et en se prévalant du soutien du monde entier. Nul doute qu'il continuera à se moquer du Parlement comme de l'opinion publique. Il y a une vingtaine d'années, François Mitterrand était à l'Elysée et Lionel Jospin rue de Solférino. Aujourd'hui, il s'agit de Hollande et de Désir : inutile d'épiloguer davantage.

Confirmation enfin et surtout de la question qu'on se posait dès 2008 au sujet de Barack Obama : serait-il un nouveau Bill Clinton ou un nouveau Jimmy Carter ? La réponse, on l'a désormais sans le moindre doute. Obama est un nouveau Carter et toute sa politique étrangère est un fiasco comparable à celui qui restera le plus mauvais président américain du XXe siècle. Fiasco par rapport à la Russie et à la Chine, pays avec lesquels il n'aura jamais su trouver le ton juste. Fiasco au Moyen-Orient avec des valse-hésitations permanentes à l'égard d'Israël, avec un attentisme incohérent vis-à-vis de l'Iran et surtout avec son désastreux discours du Caire qui aura symbolisé le lâchage par l'Amérique de ses alliés arabes. Presque de la même façon que l'Amérique de Carter avait lâché le Shah d'Iran. Son humiliation, Obama vient de la connaître sur le dossier syrien en étant de contraint, après avoir fait mine de s'engager, de faire piteusement machine arrière et de laisser la main au Congrès alors même qu'il n'y est nullement obligé sur le plan constitutionnel.

Au fond, par son indécision persistante et par le manque de lisibilité de sa politique, Obama rappelle peu flatteusement son homologue français. Heureusement que certains petits malins  aient eu la précaution de lui attribuer le prix Nobel dès son entrée en fonction. Car sur l'ensemble de son oeuvre...

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