Même si c'est encore difficile à croire, on entre dans la phase ultime de la hollandie avant son effondrement
C’est vrai et je suis
tout disposé à en convenir : il n’est ni élégant ni convenable de tirer sur une
ambulance. Tout de même, il y a quelque chose de singulier dans le cas de F.
Hollande bat imperturbablement ses records d’impopularité tout en conservant
son petit sourire d’autosatisfaction sans parler de ses sempiternelles blagues
douteuses. Petit sourire, petites blagues, petit casque, petit scooter.
J’évoque d’autant mieux
le sujet que je n’ai pas le souvenir, dans l’histoire récente des démocraties
occidentales, d’un tel exemple de rejet d’un chef de l’Etat par son peuple.
Même Richard Nixon, au temps du Watergate, n’avait pas atteint de tels abysses.
C’est un peu facile à
dire aujourd’hui mais mes proches savent que j’ai fait un pari dès 2012 (après
tout, je ne sache pas qu’on ne parie que sur la baisse du taux de chômage dans
ce pays) : celui que Hollande ne finirait pas son mandat présidentiel.
Naturellement, à l’époque, on m’avait expliqué avec commisération que le
président était protégé, quoiqu’il advienne, par les institutions de la Ve
République. On avait ajouté que, d’ailleurs, Hollande était un malin.
On en voit le résultat,
deux ans seulement après son entrée si inélégante à l’Elysée : un
président incompétent, sans le moindre charisme ni autorité, ni conviction dans
la tenue d’un cap politique ; un président qui n’a absolument pas la
stature de la fonction qu’il occupe. Tout au mieux, un petit chef de parti
roublard s’efforçant uniquement de miser sur les faiblesses des autres. Bref, l’erreur
de casting absolue, aggravée par une communication politique surréaliste par sa
naïveté comme par sa maladresse.
Si bien que la question
qu’il était incongru de soulever en 2012 s’impose avec vigueur désormais :
Hollande peut-il finir son quinquennat ?
De toute évidence, il
est exact que les institutions le protègent en théorie et qu’en toute hypothèse,
ce peuple français, qui a eu l’extrême légèreté de le porter au pouvoir sous
prétexte d’anti-sarkozysme, devrait en prendre pour cinq ans. Après tout, on a
les dirigeants qu’on mérite.
Il est tout aussi vrai
que la vacuité extrême du chef de l’Etat n’a d’égal que son opiniâtreté probable
à s’accrocher coûte que coûte au pouvoir : comme une « moule inutile à
son rocher », selon l’expression du chroniqueur Philippe Tesson. Comptons
à cet égard sur les thuriféraires du PS pour faire un mauvais procès à tous ces
soi-disant « factieux » qui s’aviseraient de contester la légitimité
de « Moi Président ».
Or, c’est précisément
de cela dont il s’agit : voici le cas typique d’un président légalement
élu (quoique par défaut, mais c’est un tout autre problème) qui a perdu sa légitimité
d’une manière rédhibitoire. On sait la façon dont le général de Gaulle,
autrefois, avait tranché cette question et, avec lui, ses plus chauds partisans
à l’image de Michel Debré. Hélas, les gaullistes d’aujourd’hui n’ont plus rien
à voir, en matière de courage comme de savoir-faire, avec leur illustre modèle …
et l’on sait que Jean-Louis Debré, le fils de Michel et président du Conseil
constitutionnel, préférerait en toute hypothèse et au nom d’un gaullo-chiraquisme
suranné, Hollande à Sarkozy.
Pourtant, comment donc
un président ne serait-il pas tenu pour illégitime avec un taux de popularité
national avoisinant à présent les 3% ? Comment pourrait-il tenir autrement
que par ses petites combines politiques habituelles et ses tours de passe-passe
qui ne fascinent que les gens crédules ? Comment oserait-il se maintenir alors
qu’il y a le feu dans le pays et qu’il est tout à fait incapable de l’éteindre
et même de le circonscrire ?
La Constitution ? Il
y a le texte et il y a ce qu’on en fait dans la pratique. Il n’y a pas que les
sondages qui préfigurent l’effondrement politique réel du hollandisme. Ce sont
aussi et surtout les dernières élections, municipales puis européennes, qui illustrent
ce formidable rejet de la part du pays. Bien sûr, on pourra toujours gloser à l’infini
sur la fiabilité douteuse des sondages ou sur le fait que les consultations
électorales susdites n’ont pas véritablement de portée nationale.
Tous ces beaux raisonnements
ne tiennent pas en un temps où la médiatisation de la vie politique est devenue
absolue. Giscard, Mitterrand ou Chirac auraient sans doute pu durer avec de tels
niveaux d’impopularité. Il est vrai que personne ne se fût risqué, en leur
temps, à contester leur autorité. Ce n’est plus possible aujourd’hui. Les
médias, d’ailleurs, hier farouchement pro-Hollande ont désormais retourné leur
veste, ce qui est bien plus qu’un signe.
Il ne reste plus au
pouvoir actuel que les juges – ah ! Ce fameux temps des juges qui, comme
par hasard, correspond aux intérêts politiques du président - sournoisement
travaillés par Mme Taubira (vous savez, cette indépendantiste guyanaise qui ne
jure que par l’indépendance de la justice française), pour s’employer à
retarder l’inéluctable sinon à le conjurer : ici par une garde à vue, là par
une mise en examen, là encore par une enquête préliminaire. Qui peut croire un
seul instant que ces petites manœuvres torves de chancellerie pourront enrayer
la révolte qui gronde des profondeurs du pays ?
Le roi est déjà nu,
même s’il se complaît encore avec son sourire béat dans des galipettes – je voulais
parler de sa « vie privée » - qui exaspèrent la France. La droite le
vomit, le centre l’exècre, même la gauche n’en veut plus pour futur candidat. Pour François Bayrou, on sait qu’un orage va
éclater mais on ne peut prédire quand ni comment. Quant à moi, j’ai conscience
de prendre beaucoup moins de risques qu’en 2012 en pronostiquant que cet orage
éclatera avant trois ans.
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