Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

samedi 16 août 2014

Brèves de vacances


Le calme de l'été laisse tout de même apparaître des petits riens qui sont significatifs de notre société.

La période estivale et son calme relatif donnent parfois un relief particulier à ces petits riens qui éclairent davantage sur l’état d’une société que tel ou tel événement hyper-médiatisé.

A l’heure où une partie du pays se demande avec angoisse sur quelle chaîne de télé apparaîtra à la rentrée Arthur ou Julien Courbet, à l’heure ou à l’Elysée on spécule sur le retentissement devant être donné à la réception de nos médaillés sportifs d’athlétisme ou de natation, un Français, Artur Avila, vient de décrocher dans l’indifférence quasi générale la médaille Fields des mathématiques. 

La médaille Fields équivaut à un Nobel pour les maths. Et ce n’est pas parce que la France est une des grandes habituées de cette récompense, décernée tous les quatre ans (la 12ème fois à un Français, depuis la création du prix en 1936) qu’il faut bouder son plaisir et sa fierté. Comme de juste, F. Hollande a saisi l’occasion pour saluer « l’excellence de la recherche mathématique française », incarnée aujourd’hui par le jeune Avila, 35 ans. Gageons que le président et le gouvernement eussent été beaucoup plus crédibles s’ils n’avaient pas supprimé, presque au même moment, les bourses d’excellence réintroduites en 2009 par Valérie Pécresse. Ces bourses récompensaient des élèves méritants, dans l'esprit des fameux "hussards" de la IIIème République. Or elles avaient l’inconvénient d’être liées au quinquennat de Nicolas Sarkozy. Surtout, comme on le sait, le mérite est une valeur honnie par la gauche au nom d’un égalitarisme débile promus par des gens dont les diplômes sont plutôt approximatifs, du genre de celui du ministre de l’Education (lorsqu’ils ne s’en inventent pas carrément, ou laissent complaisamment d'autres les inventer pour eux, n’est-ce pas Mme la garde des Sceaux ?)

Comme pour se justifier et pris soudain par un besoin irrépressible de réaliser des économies, l’Etat fait valoir le coût annuel de ces bourses : à savoir 50 millions d’euros. Le souci de nos dirigeants socialistes est aussi louable que rare mais n’y avait-il pas d’autre économie à faire prioritairement ? La réponse n’est que trop évidente des priorités de ce régime dont l'illégitimité (au sens où de Gaulle qualifiait la IVème République d'illégitime) le dispute à l'autisme.

Un autre petit rien à l'origine d'un petit frémissement dans nos rues - surtout sur nos trottoirs, il faut bien l’avouer - est le débat homérique qui s’est déroulé au Sénat sur la pénalisation des clients de prostituées. En ces temps de chômage endémique et de stagnation économique, le débat a été jugé crucial par certains parlementaires socialistes qui ont déjà réussi à faire voter la mesure par l’Assemblée nationale, en décembre dernier. Or, patatras, le Sénat a refusé de suivre l’avis du rapporteur, la passionaria socialiste Michèle Meunier. Même Mme Taubira avait exprimé quelques réserves sur ce dossier. Certains se sont tout de même aperçus qu’une telle mesure contribuerait à aggraver la situation des prostituées elles-mêmes ! 

Comme d’habitude cependant, lorsque l’idéologie aveugle s’en mêle, les faits doivent se plier aux lubies les plus dérisoires. Rappelons que Mme Vallaud-Belkacem, à l’origine du projet, s’était mise en tête d’éradiquer la prostitution. Rien que cela ! A tout le moins aurait-elle pu consulter quelques experts crédibles : il n’en manque pas au PS, à commencer par celui qui aurait dû être le candidat de la gauche à la dernière présidentielle et qu’on se prendrait presque aujourd’hui à regretter.

Faisons en tout cas le pari que ce n’est pas sur ce genre de mesure à l’avance mort-née que la France socialiste éclairera le monde. 

A part cela, et à part les retombées des événements de Gaza dans nos "quartiers", tout va plutôt bien. Certes, on apprend ici ou là que M. Djibani, l’inénarrable père de Léonarda – élève au demeurant si peu modèle et si peu méritante - qui ridiculisa en son temps le chef de l’Etat français, vient de déclarer textuellement : « On va leur montrer à Hollande et à Valls qui est le chef ! » Lui aussi, le bougre, a fini par comprendre qu’en fait de chef, la France en était aujourd'hui cruellement dépourvu... 

On apprend surtout et en catimini – histoire sans doute, et une fois de plus, de ne pas « stigmatiser » les « quartiers » - que des ouvrages prônant le djihad et la mort des hérétiques sont aujourd’hui en tête de gondole dans nos grandes surfaces. L’éditeur est un Libanais, un certain Mansour Mansour, et il a tout lieu de se frotter les mains. Baptisée « Opération Ramadan », son initiative a visé au bas mot un bon millier de magasins en France. Qui viendrait à s’en émouvoir ? 

A la Culture, comme on l'imagine, Mme Filipetti est aux abonnés absents. Sans doute préfère-t-elle continuer à rêver de paillettes et d’hommages rendus à sa personne par des thuriféraires en quête de prébendes. A l’Education, on est trop absorbé par la théorie des genres, legs du regrettable Vincent Peillon. Place Beauvau, on assure être « au courant » et avoir « un œil dessus ». On peut donc dormir tranquille et continuer à faire la sieste, même si certains avocats s’inquiètent de ce que nous ne disposions pas des moyens juridiques pour interdire de tels livres. 

Au fait, que n’alerte-t-on Mme Taubira ? Elle pourrait faire plancher ses spécialistes à la chancellerie au lieu de les polariser sur sa dernière folie en date de supprimer la prison pour la plupart des délits commis par des mineurs. Mais après tout, peut-être se repose-t-elle chez elle, en Guyane, à moins qu'elle ne dorme elle aussi sous l’olivier. Dans son cas, on se demande d’ailleurs s’il n’y aurait pas plutôt intérêt à ne pas la réveiller …

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