Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

dimanche 16 octobre 2016

Démocratie, avez-vous dit ?




Plus ils deviennent minoritaires, plus ils se heurtent aux réalités ou au simple bon sens, et plus les socialistes se crispent sur leurs visions chimériques.

 Le moins qu’on puisse dire est que nos socialistes, indécrottables donneurs de leçons par ailleurs, ont un rapport pour le moins singulier à la démocratie. Un rapport, en tout cas, très voisin des si regrettables bolcheviks russes d’il y a un siècle. Pour ceux-ci, la démocratie s’identifiait à l’avant-garde éclairée du peuple, entendez le parti communiste. Peu leur importait que les masses approuvent ou non leurs décisions : du reste, les inconscients qui se risquaient à désapprouver étaient automatiquement taxés de contre-révolutionnaires ou encore d’ennemis du peuple et réprimés en conséquence.

Il semble bien que nos socialistes usent de méthodes similaires, en plus soft mutatis mutandis. Ainsi, l’autoritarisme est de rigueur dès que leurs plans se trouvent contrariés, y compris par une opposition majoritaire. Hier, les riverains du 6ème arrondissement de Paris, résidents et commerçants, avaient multiplié les pétitions afin qu’il ne soit pas procédé au réaménagement absolument ubuesque du boulevard du Montparnasse. A l’époque, le maire de Paris Bertrand Delanoë avait fait la sourde oreille malgré les dangers que les nouveaux aménagements, installés à prix d’or, faisaient courir aux personnes âgées déboussolées par des sens de circulation anarchiques. Son hermétisme avait même fait fi des quelques victimes de la circulation routière causées par le fait du prince.

Son successeur, Anne Hidalgo, manifeste la même rigidité en raison de son incapacité intellectuelle, semble-t-il congénitale, à saisir le moindre problème. En dépit des avis archi-négatifs formulés par les commissions techniques, elle a maintenu la fermeture des voies sur berge de la Seine. Grâce à elle et aux quelques élus verts, du moins ceux qui ne passent pas leur temps à harceler sexuellement leurs secrétaires ou leurs partenaires, Paris se transforme en un gigantesque bouchon permanent.

Et ce n’est pas tout car Mme Hidalgo, pensant ainsi – en vain, bien sûr - se trouver une nouvelle raison d’échapper au néant, a jeté son dévolu sur les salles de shoot. Cela fait jeune et moderne, c’est le progrès et l'électorat bobo, qui a tant aimé la loi Taubira sur le mariage pour tous, s'esbaudira sans nul doute d'enthousiasme. Il faut être honnête, elle n’est pas seule à être obsédée par la question puisqu’elle a été rejointe par la ministre de la santé, Marisol Touraine, celle-là même qui a réussi la performance de se mettre à dos par son impéritie, qui n’a d’égal que son obstination arrogante, toutes les composantes de la profession. 

Qu’importe à ces dames, qu’il y ait des riverains et sans doute aussi des enfants qui seront amenés à croiser des camés. Elles campent sur leur bonne conscience qui a valeur de droit à leurs yeux, moyennant quoi le bon peuple n’a qu’à s’incliner devant leurs lumières. Et le droit justement dans tout cela ? L’article L. 3421-1 du Code de la santé publique, assorti éventuellement de l’article 131-6 du code pénal, continue de déclarer illicite l’usage de stupéfiants. Ces dames en rose tentent de sauver les apparences en se parant de pseudo justifications médicales, mais on voit bien que le ressort de toute cette affaire est d’ordre idéologique. D’ailleurs, n’est-ce pas une nouvelle illustration du droit tel que l’avait exposé en 1981 – l’année où, selon Jack Lang, nous sommes passés des ténèbres à la lumière… – l’inénarrable André Laignel : « Vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaires » ?

Mais la palme revient, et de loin, à Notre-Dame-des-Landes. Malgré des décisions de justice en cascade autorisant la construction de l’aéroport, malgré un référendum local allant dans le même sens, le gouvernement s’apprête à capituler en rase campagne devant une bande de « zadistes » néologisme inventé pour désigner ces attardés qui sont les héritiers des dinosaures du Larzac, casseurs à l’occasion. Parce que ces inutiles qui vivent sur le dos de la société, électeurs de gauche bien sûr, s’y opposent et parce qu’on sait aussi désormais, grâce à ses (trop) fameuses confidences, que « moi-président » n’y a jamais cru, on s’apprête à abandonner le projet. Une fois encore, comme lors de l'épisode de "Nuit debout" ou lors des exactions commises par des syndicalistes, l'Etat se disqualifie en renonçant à faire appliquer la loi face à une bande d'excités. Ségolène Royal soi-même se prononce contre le futur aéroport. Alors …

Ainsi va la démocratie sauce hollandaise qui, vers la fin, n’en devient que plus insupportablement saumâtre.

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