Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

lundi 16 mars 2015

De quoi je me mêle ?



Il est des leçons qu'on ne reçoit pas de n'importe qui, surtout si ce n'importe qui est le commissaire (letton) aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe.

L’Europe, c’est décidément formidable ! Prenons ainsi le cas du commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe. Il s’appelle Nils Muiznieks et on nous assure – comme si cette précision tenait lieu de crédibilité – qu’il est diplômé en sciences politiques de l’université de Berkeley, en Californie. Soit. Je ne chipoterai pas la valeur des diplômes accordés par cette université dont le moins qu’on puisse en dire est qu’elle n’est plus ce qu’elle avait été ou cru avoir été (aux temps préhistoriques de mai 68).

Toujours est-il que ce "diplômé de Berkeley" a rendu public, le 17 février dernier, un rapport singulièrement critique sur la France, déplorant globalement le recul de la tolérance dans notre pays. Comme de juste, le quotidien Le Monde, qui a bénéficié de l’exclusivité des réflexions de ce quidam, s’est empressé de voler à son secours en précisant que ledit rapport avait déjà été finalisé à la veille des événements de janvier à Paris : dans le cas, sans doute, où l’on eut pu crier à la faute de goût.

Il n’en reste pas moins que ce « rapport Muiznieks » a été rédigé au terme d’une vaste enquête à l’occasion de laquelle l’intéressé s’est transporté sur place à plusieurs reprises, un peu sans doute à la façon dont on examine les us et coutumes d’indigènes décidément très exotiques. De ses tournées d’inspection, où l’on croit sentir quelques relents de gauleiter, ce monsieur dit avoir été choqué par la présence dans les rues de Paris de nombreux jeunes migrants afghans sans abri. Très observateur, décidément, il y a également remarqué la non-scolarisation d’une vingtaine d’enfants roms, tout en déplorant au passage le manque d’empressement de la France à accueillir encore davantage de réfugiés syriens...

Verdict de cet expert en droits de l’homme : insuffisant mais peut et doit mieux faire …
Disons-le franchement : de qui se moque-t-on alors qu’on sait que de tels « rapports » sont payés à prix d’or par les contribuables européens, c’est-à-dire d’abord par nous ?

La moquerie se fait d’autant plus amère quand on sait que ce M. Muiznieks est de nationalité lettonne. Ah, la Lettonie et sa si fameuse « Légion lettone SS » qui a combattu l’URSS pendant la guerre au côté de l’Allemagne nazie ! Ah, la Lettonie et sa population tellement tolérante qu’elle a allègrement participé au massacre de 70 000 des 85 000 Juifs qui y vivaient ! Assurément, M. Muiznieks provient d’un pays qui a beaucoup de choses à nous apprendre en fait de tolérance et de droits de l'homme. Mais tout cela c’est de l’histoire, me direz-vous.

Eh bien non, figurez-vous. Aujourd’hui même, une dépêche d’agence fait état d’une manifestation de 1 500 personnes dans les rues de Riga, capitale de la Lettonie. Il s’agissait d’anciens membres de cette Légion SS lettone et de leurs sympathisants, qui voulaient sans doute participer à une journée-souvenir sur la tolérance. Il est à préciser que cette manifestation soi-disant interdite a été entourée, cornaquée sinon cajolée par un important dispositif policier.

Et après cela, ce Letton de Muiznieks viendrait nous donner des leçons, à nous Français, en matière de tolérance ? Qu’il s'en retourne donc chez lui de toute urgence balayer devant sa porte, si on lui en laisse le loisir, et y pérorer doctement sur les droits de l'homme. Au fait, comment se dit « tolérance » en letton ?

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