Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

mercredi 25 mars 2015

Stigmatisation



Tout à leur stigmatisation psychotique du Front national, gouvernement et opposition classique en oublient de condamner a violence, dès lors que le parti de Mme Le Pen en est victime.


Il y a longtemps que ce vocable est un des plus courus de la nov’langue. On l’emploie à toutes les sauces, journalistique comme politique. C’est pour ne pas « stigmatiser » les populations musulmanes et rester politiquement corrects, que les journalistes parlent sans cesse laconiquement de « jeunes » au lieu de « voyous ». C’est pour ne pas perdre son fonds de commerce électoral que la gauche refuse de « stigmatiser » en tant que tel les fauteurs d’attentats ou de troubles à l’ordre public en s’abstenant de les désigner nommément ou en fonction de leurs motivations réelles.

Ce qu’on ne savait pas, tout en s’en doutant néanmoins, était que la non-stigmatisation était à géométrie variable. Impératif catégorique s’agissant des « quartiers », elle devient beaucoup plus confuse dès lors que d’autres catégories de la population sont en cause. Ainsi, dans sa frénésie oratoire, Manuel Valls n’a eu de cesse qu’il ne stigmatise le Front national, d’une manière parfaitement conscience, réitérative et assumée. Motif : les frontistes seraient une menace pour la République. Il y a longtemps qu’on se demande pourquoi, étant donné une telle menace, le FN n’est pas déjà interdit de cité. La déduction qu’on peut donc en tirer est que les islamistes, qu’on se refuse à stigmatiser sous prétexte que dans « islamisme » il y a « islam », sont moins dangereux pour la République que le FN. Les électeurs apprécieront et ont d’ores et déjà apprécié comme il convient. Dans les urnes.

Mais il y a bien pire depuis hier avec les déprédations commises à l’hôtel de ville d’Hénin Beaumont, assorties de menaces de mort à l’encontre de son maire, Steeve Briois du Front national. Que n’a-t-on entendu le cortège d’indignations qu’on nous assène régulièrement dès lors que le moindre graffiti est apposé sur le mur d’une mosquée ? Le gouvernement s’est-il ému d’une telle violence à l’encontre d’une institution publique et républicaine ? Une violence, cette fois, non plus hypothétique, non plus fantasmée mais bien réelle ? Pas du tout, il est resté de marbre comme s’il ne s’était rien passé. Gageons qu’il s’est retenu de s’en réjouir ouvertement. Là est le scandale véritable, quoi qu’on pense par ailleurs du Front national.

On remarquera que la droite classique n’a pas été beaucoup plus diserte sur ce sujet. Déjà évidente, une telle discrimination collective devient désormais franchement insupportable. L’ordre républicain n’est pas à géométrie variable et l’indignation politique non plus. A s’ériger en détenteurs absolus du vrai et du bien, les partis traditionnels, ceux-là même qui ont conduit le pays à la situation peu enviable que nous lui connaissons aujourd’hui sont en train de creuser leur propre tombe. En tout cas, personne ne devrait regretter leur arrogance et leur duplicité qui ne va plus tarder à leur revenir en boomerang.

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