Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

samedi 11 juillet 2015

« Je ne joue pas avec un Grec … »



Les dernières manœuvres d’Alexis Tsipras afin de gagner du temps ne sauraient faire illusion … sauf pour Hollande qui fait semblant de croire à leur sincérité.

Que les auteurs dramatiques soient parfois prémonitoires, on le savait déjà depuis Giraudoux et sa guerre de Troie. On en a une démonstration supplémentaire avec la réplique cinglante de maître Panisse dans le Marius de Marcel Pagnol, face à la tricherie aux cartes de César : « Je ne joue pas avec un Grec ».

Bon sens populaire, expliqueraient benoîtement certains. Préjugé voire racisme, rétorqueraient d’autres. Toujours est-il que le Grec, à tort ou à raison, est assimilé de longue date, au tricheur, au truqueur ou au manipulateur. Comment, en ces temps européens incertains, s’empêcherait-on de penser instinctivement à Alexis Tsipras ?

Habile et retors pour les plus indulgents, le premier ministre grec est surtout un sectaire populiste qui manie à la perfection la duplicité et le mensonge. Affable quand il le doit, menaçant quand il le veut, possédant l’art dilatoire mieux que quiconque, souverain dans les promesses équivoques, il possède toute la palette des postures propres à circonvenir ses pairs. Et il ne s’en est guère privé jusque-là. Reconnaissons d’ailleurs, à cet égard, que sa propension à rouler son prochain dans la farine va de pair avec la naïveté sinon la lâcheté de ses interlocuteurs.

Depuis quelques jours et le report de l’ultimatum arraché par F. Hollande, il fait mine de se plier aux exigences légitimes de ses créanciers. Qui ne voit qu’il ruse une fois encore et ne cherche au fond qu’à gagner du temps en jouant de nouveau, au besoin, au chat et à la souris ? Les crédules de complexion se fourvoieront sans doute une fois de plus ... Sans compter ceux qui, en faisant mine de croire à la sincérité des engagements de Tsipras, ne rechercheront en somme que des gains politiques personnels, qu’ils soient d’ordre interne ou externe.

Telle est justement l’attitude de F. Hollande qui a décrété Urbi et orbi, repris en choeur par la plupart des médias aux ordres, qu’un maintien de la Grèce dans l’euro serait une victoire personnelle. D’où son acharnement à transposer sur le plan européen sa fameuse « synthèse » et à persuader tout un chacun que tout ira bien grâce à lui : notamment que la croissance va repartir de plus belle, que la France pèse encore en Europe et que lui, Hollande, compte parmi les grands. Donc, votez pour lui en 2017. CQFD.

L’erreur de Hollande, au fond, est comme d’habitude d’imaginer que les événements vont finir par se plier à ses propres désirs. Elle consiste également à croire que l’Union européenne n’est qu’un vaste parti socialiste manipulable à merci.

L’Allemagne devrait se charger de le ramener à son rôle de bateleur ou d’histrion un peu vain. Cette Allemagne, de même que la plupart des autres partenaires européens, n’ont désormais plus confiance en la Grèce et surtout celle de Tsipras. Ceux-ci n’ont plus de temps à perdre à faire semblant. Pourquoi ? Probablement parce qu’ils n’ont pas le même calendrier politique que Hollande et qu’ils n’ont aucune raison de ménager Tsipras pour qui ils n’ont pas la moindre considération. Peut-être aussi parce qu’ils ne sont pas exactement dans la même position que Hollande qui, lui aussi, a tenté de rouler la Commission européenne à coups de promesses non tenus et de reports d’échéance incessants. La France socialiste ne goûte pas plus la rigueur dans les comptes de l’Etat que le gauchisme à la mode grecque.

Est-ce si étonnant, en définitive, que la France soutienne désespérément la Grèce et que les mauvais élèves se tiennent les coudes en dénonçant les bons élèves voire en multipliant toutes les manœuvres afin de retarder le moment où ils seront débusqués ? Non ce n'est guère étonnant. Mais il n’y a aucune raison non plus pour que les bons élèves, quant eux, ou encore ceux qui ont fait des efforts louables pour accéder au groupe des méritants acceptent de se laisser berner plus avant. La fin de la récréation est proche et ceux-ci n’ont manifestement plus envie de jouer avec les Grecs.

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