Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

lundi 6 juillet 2015

Trotskyste un jour …



Il n'y a pas de petit profit. L'Europe a beau tanguer fortement, il se trouvera toujours quelque politicard de bas étage pour tenter de ramasser en douce quelque dividende.

Il fallait oser ! Celui qui se prend encore pour le président, lui-même, n’a pas eu cette audace alors même qu’il est prêt à tout, s’agissant de déblatérer sur son prédécesseur. Cette fois, il se sera contenté de déléguer ou de laisser faire quelqu’un qui oserait à sa place. Un grouillot de circonstance, besogneux de basses œuvres ou encore sectaire de service qui se coulerait sans trop de problèmes dans la définition qu’en donna naguère Michel Audiard : « Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît » …

Bref, en un mot comme en cent, je veux parler de l’inénarrable Cambadélis. En matière de sommets de stupidité et en cette période estivale de Tour de France, on croyait déjà avoir atteint l’Izoard avec Harlem Désir. Cette fois, on se trouve bel et bien au faîte du Tourmalet avec l’éructation de ce trotskard mal repenti qui croit pouvoir se concilier les bonnes grâces du maître en bavant sur … Nicolas Sarkozy, bien sûr.

Cambadélis a donc choisi la crise grecque et le référendum tragi-comique concocté par Tsipras, l’idole d’un Mélenchon plus que jamais courtisé par le PS – pour cause de premier tour de la présidentielle de 2017 - pour s’en prendre à l’ancien président. Selon le chef du PS, toute cette crise serait de la responsabilité quasi-exclusive de Sarkozy.

Il fallait le faire ! Hollande en a rêvé mais Cambadélis, lui, l’a fait. Nul doute qu’il aura grandement contribué à rehausser le niveau du débat politique. Mais que peut-on attendre, au fond, de ce militant arriviste qui ignore manifestement ce qu'est le sens de l’Etat voire d'ailleurs de la politesse puisque, prenant manifestement le micro qu'on lui tendait pour un miroir, il n’a pas hésité à traiter Sarkozy d’« agité du bocal ».

Il est vrai, à la décharge de ce sbire insipide, que la crise grecque rend fou. Il y a ceux qui sont proprement dépassés par les événements. Il y a les nostalgiques du communisme, et ils sont pléthore au sein de la gauche française d’aujourd’hui, qui crient ouvertement « Bravo l’artiste ! » à propos du premier ministre grec. Et il y a les naïfs qui, dûment remontés par nos impayables médias, se persuadent que les Grecs ont déjà fait beaucoup d’efforts et qu’ils sont en somme l’avenir de l’Europe. A pousser le raisonnement à peine plus avant, ils seraient presque un modèle de vertu.

A cet égard, il était plaisant d’entendre ce matin, un chroniqueur commenter les résultats du référendum grec en parlant de « dignité retrouvée ». Dignité ? Le fait d’accumuler sans vergogne une dette colossale, de nier la responsabilité de ses gouvernants dans la tromperie et les mensonges répétés à l’égard de l’Europe communautaire, puis de déclarer qu’on n’honorerait pas cette dette tout en taxant de « terroristes » ceux qui sont venus au secours d’un pays exsangue ? Est-ce cela la dignité ?

Il est vrai que les Grecs nous ont habitués à beaucoup de choses, au point même de nous rendre les Turcs sympathiques. C'est dire ! Pour peu, ils seraient tentés d’envoyer Bruxelles se faire voir. Mais chez qui se faire voire, nom de Zeus, sinon chez eux ?

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