Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

vendredi 25 janvier 2013

Erreurs de casting

Concédons volontiers qu'il n'a jamais été si simple de constituer un gouvernement avec les indispensables dosages, politiques, régionaux voire de parité. Il est pourtant des erreurs qui pourraient être facilement évitées, à droite comme à gauche d'ailleurs, au nom d'un simple bon sens.

Ainsi de la pathétique Rama Yade qui n'en finit plus de conjuguer "cracher dans la soupe" à tous les temps. Sarkozyste zélée tant que cela servait ses intérêts, la voici à présent qui s'interroge et pratique la critique rétrospective, la plus commode entre toutes. Un peu tard, non ? Que n'eut-elle pas ce genre de scrupule au temps où elle était Secrétaire d'Etat ! Elle se contentait alors de ferrailler contre son ministre de tutelle, Bernard Kouchner, qui la détestait cordialement. Elle faisait également entendre sa différence lors de la visite de feu Khadafi en France, montrant ainsi qu'elle ne comprenait rien à rien aux affaires d'Etat : si elle tenait tant à jouer les belles âmes, pourquoi donc ne pas avoir quitté le gouvernement à ce moment là ? Mais non ! Mme Yade lorgnait un authentique portefeuille de ministre, rien de moins. En toute équité, elle aurait dû plutôt s'estimer chanceuse d'être sur son strapontin par la faveur de N. Sarkozy. Et ce, alors même que ses capacités politiques étaient plus que restreintes et que le charme féminin - dont elle savait jouer si subtilement - ne pourrait toujours donner le change. Aujourd'hui, Mme Yade n'a plus rien et elle s'étonne du discrédit qui est aujourd'hui le sien. Pour ma part, je m'étonne qu'elle s'étonne ...

Le cas de Chantal Jouanno paraît analogue, si ce n'est que cette dame a les dents encore plus longues et ne le cache même plus. On la sent prête à tout pour y arriver : trahison, croc-en-jambes, intox. Elle non plus n'a pas compris qu'elle ne pesait plus très lourd, hors des faveurs de sa formation politique d'origine. L'électeur sera toujours plus difficile à convaincre qu'un cercle d'affidés.

Reste le cas de l'actuelle Garde des Sceaux. Toutes les biographies la présentent comme une authentique ex-indépendantiste guyanaise. Mme Taubira a-t-elle conservé ses convictions originelles? Si ce n'était plus le cas, il serait intéressant de savoir sur quels fondements elle a abjuré une foi indépendantiste qui paraissait si bien ancrée. Mais si c'était encore le cas, qu'il eut été déraisonnable de nommer à un poste de ministre régalien de la République une personne qui ne rêvait que de se débarrasser de la France ! On présumerait à bon droit qu'un ministère des Postes, à condition qu'il en existât encore, eut été amplement suffisant. Pour ma part, j'estime que nommer Mme Taubira à la Justice est aussi incongru qu'eut été naguère la nomination de Jean-Guy Talamoni - avocat et indépendantiste corse bien connu qui parlait de l'"Etat français" comme d'un corps étranger - au ministère de l'Intérieur. Un indice, tout de même, pour percer le mystère Taubira et il n'est pas spécialement de bon augure : son aplomb sectaire et son arrogance impavide qui rappellent furieusement ce socialisme de 1981 qu'elle doit sans doute regretter de ne pas avoir vécu de plus près. En particulier, cette réflexion de l'inénarrable André Laignel qui pourrait aisément lui servir de devise place Vendôme : "Vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaires".

Des erreurs de casting comme celles de Rama Yade et de Chantal Jouanno - auxquelles on pourrait aisément ajouter celle de Cécile Duflot - si banalement arriviste pour s'en tenir à un mode mineur - font sourire ou provoquent la consternation selon les cas. Celle de Christiane Taubira attirerait, elle aussi, une sorte de compassion amusée si elle était uniquement le problème des socialistes au pouvoir. C'est hélas aussi le nôtre.

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