Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

mardi 29 janvier 2013

L' "eloquence" de Mme Taubira

On croit franchement rêver : dans sa frénésie de thuriféraire, une journaliste d'ITV n'a pas hésité à évoquer l'"art oratoire de Mme Taubira", à la suite de la présentation par la garde des Sceaux de son projet de loi sur le mariage homosexuel. Elle a même été jusqu'à s'émerveiller de ce que Mme Taubira parle à l'Assemblée nationale sans note, comme si ce n'était pas la moindre des choses pour un ministre de la république de connaître son dossier.

Oui, on croit rêver parce qu'en dehors de son arrogance, de sa suffisance, de son sectarisme et de son insupportable propension à la provocation rugueuse, on se demande en toute honnêteté quelle qualité on peut bien trouver à la ministre de la Justice. Il faut la comprendre, allèguent certains, c'est une militante. Soit ! Mais alors qu'a-t-elle à faire dans un ministère comme la Justice ? En la désignant, "Moi, Président" a-t-il oublié, à supposer qu'il l'ait jamais compris, qu'il était devenu fût-ce par défaut le président de tous les Français ? Il est vrai que la gauche au pouvoir n'entend gouverner que par la revanche, pour le seul "peuple de gauche", l'autre partie des Français ne comptant pas : au mieux des attardés, des archaïques, des égoïstes, voire des débiles.

L'art oratoire, disions-nous ? Quelle insulte pour tous les politiques qui savent s'exprimer sans avilir la langue française par des discours exsudant l'intolérance et la crispation idéologique. L'art oratoire véritable n'est pas le rejet systématique de toute opinion différente de la sienne. L'art oratoire ne consiste pas à agresser des ennemis imaginaires de la "patrie en danger" comme si l'on défendait une citadelle assiégée. L'art oratoire ne consiste pas à ânonner mécaniquement son credo au mépris des arguments de ses contradicteurs. L'art oratoire ne saurait s'identifier à l'insulte même si Mme Taubira, dans son aveuglement sectaire, s'y complaît sans le moindre complexe. Tout en criant elle-même à l'intolérance, bien sûr.

C'est bien ce qui s'est passé lors de l'ouverture du débat parlementaire sur le mariage homosexuel lorsque Mme Taubira, sur ce ton de militante sectaire qui lui est propre, a taxé sans ambages d'intolérance l'opposition de droite. C'est d'ailleurs le réflexe habituel des socialistes qui retrouvent leurs accents de donneurs de leçons tout en ne souffrant aucune forme d'opposition, dès lors qu'ils sont majoritaires sur le plan politique. A fortiori aujourd'hui alors qu'ils contrôlent entièrement l'exécutif, le législatif ainsi que l'essentiel des institutions locales.

Gageons que ce réflexe méprisant réapparaîtra lors d'un éventuel débat à venir sur la PMA, sur la GPA voire sur le vote des étrangers aux élections locales. Il passera avec d'autant moins d'indignation que l'opposition de droite restera inhibée, cantonnée à son indigence et à sa frilosité actuelles. En attendant, on n'en aura pas fini de sitôt d'entendre tel ou tel journaliste-propagandiste s'émerveiller devant les soi-disant talents oratoires de Mme Taubira.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire