Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

lundi 28 janvier 2013

Politiquement correct (II)


Retour sur ce sondage Ipsos-Le Monde, « France 2013 : les nouvelles fractures » qui aura laissé le monde journalistique si indifférent. Il n’y a rien de surprenant, d’ailleurs, dans la mesure où dans ce même sondage, 72% de Français jugent que les journalistes sont coupés des réalités …
Hormis, Le Figaro, il y eut tout de même Le Monde pour commenter cette enquête. Ces commentaires ont oscillé entre un soi-disant alarmisme antiraciste dont la gauche française s’est fait le dépositaire exclusif et la dénonciation tout aussi classique de « crispations identitaires » voire d’un « poujadisme » ambiant. En somme, le peuple est devenu populiste. Un comble, n’est-ce pas ? 
Fidèle à ses habitudes, le journal du soir a convoqué un intellectuel de renom, Michel Winock, pour appuyer ses commentaires. Et l’historien n’y a pas été de main morte en dénonçant l’« état d’esprit délétère » des Français ; tout en ne résistant pas à la tentation de comparer le sort réservé aux musulmans dans notre pays avec la situation faite aux juifs en 1933 …
Eh oui ! La retraite universitaire peut être, elle aussi, une sorte de naufrage. On connaissait Michel Winock plus mesuré en temps habituel, en tout cas incapable de se lancer dans ce genre de comparaison tout à fait indigne. La France serait-elle l’Allemagne de 1933 ? Et qui seraient nos nouveaux Hitler, Himmler et autres Rosenberg ? Ah oui, bien sûr, c’était Sarkozy. Malheureusement il n’est plus là donc il ne peut plus servir à tort et à travers.
Dans sa frénésie victimaire des musulmans qui n’a d’égal que sa volonté de banaliser le génocide juif, M.Winock aura sans doute oublié au passage cette histoire qui lui est si chère : les Juifs n’ont jamais déboulé sur la France en toute illégalité dans le but de s’y enraciner ; pas plus qu’ils n’ont pratiqué le terrorisme ; pas plus qu’ils n’ont jamais joué avec l’idée d’imposer la loi mosaïque sur notre territoire …
Cela étant, M. Winock n’est pas en soi une aberration dans un pays qui, depuis des mois, soutient que le président égyptien Morsi est un interlocuteur valable, pas anti-occidental pour un sou, modéré et tout et tout … modéré comme le Hamas dans la bande de Gaza. Bien sûr, M. Morsi s’est laissé aller à quelques écarts de langage en traitant les juifs de « fils de singes et de porcs ». Mais qui en a parlé en France ? Aux Etats-Unis, Mme Clinton a aussitôt condamné ces propos scandaleux. On attend encore la réaction de M. Fabius. Gageons qu’on peut encore attendre longtemps.
Oui, décidément, le monde journalistique est coupé des réalités. L’intelligentsia ne vaut guère mieux, confite dans ses certitudes arrogantes. L’ennui pour ces braves gens est que le peuple ne marche pas ou plus. Il sait bien que c’est au nom de l’islam que des statues de Banian ont été détruites en Afghanistan, que des bibliothèques sont détruites aujourd’hui au Mali. On aimerait entendre les musulmans modérés de chez nous, en dehors du recteur Dalil Boubakeur, hurler au scandale. Mais leur silence reste assourdissant.
Qu’il suive ou non Mme Le Pen, le peuple se chargera bien de faire comprendre à ceux qui se croient encore des leaders d’opinion qu’il n’est pas dupe. Ridicules et dérisoires seront alors ceux qui défileront à la Bastille en éructant « le fascisme ne passera pas ! »

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