Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

samedi 19 janvier 2013

Imad Ibn Ziaten, ce héros français

Son nom n'est pas connu du public alors que celui de Mohamed Merah retentit encore dans les mémoires comme des coups de feux haineux et absurdes. Bien sûr, les médias n'ont pas le temps, coincés qu'ils sont entre la guerre au Mali, la prise d'otages en Algérie voire les soi-disant révélations de Lance Armstrong.

Et pourtant, Imad Ibn Ziaten est un authentique héros. Pas un héros de carton pâte ou sur celluloïd. Mais un de ces héros qui font honneur au genre humain et, en l'occurrence, à la France dont il n'aura cessé de se réclamer avec fierté. Imad Ibn Ziaten a été lâchement exécuté et il est mort en homme, avec tout ce que cela recèle de courage et d'estime de soi. Il a refusé de s'allonger devant Merah, ainsi que celui-ci le lui ordonnait. Avant de recevoir les coups de feu fatals, il a regardé son assassin droit dans les yeux : sans doute avec cette nuance de mépris que méritent les lâches, les tueurs d'enfant de sang-froid, hurleurs fanatiques de "Allah Akhbar".

Imad Ibn Ziaten était parachustiste dans l'armée française. Evidemment, ce n'est guère très populaire auprès des beaux esprits qui exsudent depuis des décennies leur dégoût du colonialisme et de l'armée, et monopolisent de ce fait les antennes. Evidemment, il n'était pas ce que les Beatles appelaient naguère un working class hero. Ziaten était simplement un homme du rang qui faisait son devoir en toute conscience et qui avait choisi de servir la France.

"Servir", un verbe qui s'est démonétisé avec le temps." La France", un pays dont on nie les origines au nom de minorités qui savent de longue date manier le terrorisme intellectuel. Pas étonnant que la presse n'ait pas le temps d'y consacrer fût-ce quelques lignes élogieuses ou quelques minutes à la radio ou à la télévision. Les pouvoirs publics ont décerné à Imad Ibn Ziaten à titre posthume la Légion d'Honneur, ce qui ne le fera pas revenir même si ce n'est pas rien. Mais la société, elle, n'aurait-elle pas un peu de temps pour honorer ce héros qui nous a lui-même honorés, entre un reality show et Qui veut gagner des millions ? Une société dont l'attirance vénéneuse pour le mal et la facilité dans l'abjection lui ont fait oublier qu'il existe encore des gens biens qui savent mourir debout.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire