Il faut arrêter de prendre les gens pour des benêts. Non, la Tunisie n'est ni le paradis du "printemps arabe" ni meilleure que les autres pays arabes en matière de subversion ou de djihadisme.
On en aura déployé des
efforts, en France tout particulièrement, afin présenter la Tunisie comme un « modèle
de démocratie dans le monde arabe » en même temps que le symbole du « printemps
arabe » ! On n’aura pas lésiné sur la glorification de ce régime
sensé illustrer la distanciation de bon aloi que le politiquement correct
établit entre islam et islamisme.
Patatras ! La
démonstration vient de prendre malencontreusement du plomb dans l’aile depuis
ces dernières semaines. Il y a eu d’abord l’attentat contre le musée du Bardo,
en mars dernier. Mais on pouvait croire que la Tunisie en était la première
victime, de la même façon qu’on disait à Paris, sans rire, que l’islam était la
première victime des attentats contre Charlie Hebdo et l’Hypercasher.
Mais aujourd’hui, il y
a beaucoup plus grave. Alors que se déroule la fête dite de Dakhla, qui clôture
traditionnellement la fin de l’épreuve sportive du baccalauréat, n’a-t-on pas
vu sur la façade d’un lycée de Jendouba, dans le nord-est de la Tunisie, des
bannières glorifiant explicitement Hitler, ce dernier étant représenté en train de saluer un
drapeau nazi ? Au même moment, sur la page Facebook de cet établissement, étaient exhibées une bonne dizaine
de maximes attribuées au Führer.
Sur le fronton d’un
autre lycée de la même ville était planté le drapeau noir de Daesh, agrémenté
de slogans du genre « Nous n’acceptons que le pouvoir de Dieu » ou
encore « Al Qods, nous arrivons ! » Pour la précision
historique, Al Qods désigne pour les Arabes Jérusalem, cette même ville sainte
qui était juive depuis plusieurs millénaires (et, accessoirement, chrétienne depuis plusieurs siècles) avant
que les Musulmans ne s’en emparent par la violence et la revendiquent, cela va
de soi, comme une possession aussi éternelle qu’exclusive …
Ce n’est pas tout. Dans
un lycée de jeunes filles de Kairouan, la ville la plus traditionnelle du pays,
les élèves ont eu un réflexe similaire en ornant les murs de l’établissement
de représentations de djihadistes trucidant à coups de cimeterre des
prisonniers vêtus d’orange qu’on peut identifier sans trop de difficultés à des
infidèles. Ces jeunes filles en fleur ont même eu la délicatesse extrême de représenter le malheureux
pilote jordanien brûlé vif dans une cage par Daesh …
On ne doute pas que les
Tunisiens mais aussi bien certains Français tétanisés par l'islam qualifieront ces incidents de "cas
isolés". On peut ainsi lire dans la presse française : « La
fascination pour le Troisième Reich n’est pas rare dans les pays arabes, qui n’ont
pas subi le traumatisme du nazisme et sont volontiers hostiles à l’Etat d’Israël ».
Qu’en termes subtils et éthérés de telles choses sont dites !
En s’affranchissant de
la litote comme de l’auto-censure, on pourrait même ajouter avec plus de
justesse que le monde arabe a toujours considéré avec une franche sympathie le
nazisme allemand, de certains dirigeants nationalistes algériens jusqu’au
Grand Mufti de Jérusalem, Hadj Amin al-Husseini. On ne rappellera
jamais assez à l’attention des naïfs ou des incultes, que la haine d’Husseini, non pas envers Israël
qui n’existait pas à l’époque mais tout simplement envers les Juifs, incita à l'époque le saint
homme à rencontrer Hitler à Berlin et à mettre sur pied une Légion arabe SS qui
fit des ravages là où elle le put. On est loin, très loin, de la simple « fascination »
dont fait état pudiquement l’organe de presse français mais d’une authentique et coupable complicité.
Aura-t-on également le
mauvais goût de rappeler qu’outre certains pays d’Amérique du Sud, c’est
essentiellement dans le monde arabe que trouvèrent refuge les grands criminels
de guerre nazis : en Syrie, en Irak voire en Egypte ?
Je ne doute pas qu'il s'en trouvera pour prétendre que la manifestation spontanée
de ces jeunes Tunisiens était bien plus de l'ignorance que de la conviction. Au-delà de cette éternelle théorie de l'excuse, il n'en reste pas moins que ces manifestations de jeunes tunisiens ne sont en rien isolées ou fortuites. Et ce n’est pas parce que
Bourguiba puis Ben Ali - horresco referens - avaient su, en leur temps, tenir en lisière de telles tendances qu’elles
n’existaient pas. Il faut donc sortir de la naïveté et cesser de biaiser, au nom du refus de l’amalgame, dès qu’il s’agit du monde arabe,
Tunisie comprise. Une ultime preuve s’il en fallait vraiment une ? Aujourd’hui,
la si douce, si tolérante et si démocratique Tunisie est le premier pays
pourvoyeur de djihadistes au bénéfice de Daesh,
avec 3 000 personnes parties en Syrie et en Irak.
Avec tout cela, Hollande
avait belle mine en allant toutes affaires cessantes (c'était le jour des élections départementales en France, excusez du peu) à Tunis délivrer un satisfecit aux dirigeants locaux.
L’homme se veut comique mais sa politique schizophrène en devient, elle, tragique.
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