Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

jeudi 23 avril 2015

Puérilité indigne



Il est significatif que nos médias fassent silence sur la provocation d’une puérilité consternante qu’a cru devoir lancer la diplomatie française envers le Vatican.

Soigneusement dissimulée jusque-là, une information risque de faire un certain bruit, non sans raison d’ailleurs : la nomination par François Hollande, en janvier dernier, au Vatican d’un ambassadeur notoirement homosexuel.

Que les socialistes laïcards, par ailleurs si timorés et pusillanimes dès qu’il s’agit de ne pas faire d’amalgame envers les musulmans, soient délibérément provocateurs tandis qu’il s’agit de "bouffer du curé" comme au bon vieux temps, on en avait eu déjà la preuve lors des remous ayant entouré la Manif pour tous. A l’époque, face à des manifestants qui étaient pour l’essentiel des pères et mères de famille pacifiques accompagnés de leurs enfants, le régime n’avait nullement hésité à lancer la police et la justice à leurs trousses. Tout l’arsenal y était passé : matraquages sur la voie publique, gardes à vue, menottages, comme s’il s’agissait de dangereux délinquants, et même condamnations à de la prison ferme ! Soit dit au passage, grâce en soit rendue à Mme Taubira, les vrais délinquants n'auront jamais eu droit à pareille sévérité. Ainsi, qui pourrait dire aujourd’hui quelles poursuites concrètes furent prises contre les casseurs de la place du Trocadéro à Paris, en mai 2013 ? Il est vrai qu'ils provenaient pour la plupart des "quartiers" ...

Mais cette fois, la provocation a pris une tournure beaucoup plus officielle. Avec la nomination de Laurent Stéfanini, tout se passe comme si les socialistes entendaient remettre d’autorité les catholiques « au pas » en forçant le Pape à accepter un ambassadeur français revendiquant ouvertement son homosexualité.

Passage en force ? Naïveté ? On s’interroge. Rome n’est pas Paris. On y compte moins de thuriféraires du politiquement correct et surtout moins de stipendiés du lobby gay qui, comme on ne le sait sans doute pas, est sur-représenté au Quai d’Orsay (le Département, appellation conventionnelle du Quai, étant même surnommé par certains "gay d'Orsay"). Jusque-là, ces derniers se contentaient de suivre une voie diplomatique classique : direction du Protocole à Paris puis ambassades de Madrid, de Rabat ou d’autres pays arabes voire consulat de Marrakech... 

Dans le passé, le Quai d'Orsay nous avait habitué à quelques petites gamineries sans grande conséquence. On se souvient ainsi de la nomination au Vatican, il y a quelques années, d'un certain Jean-Paul Ala. Toutefois, nous sommes ici très loin de ce genre de clin d'oeil espiègle.

Si les socialistes, dans leur frénésie sectaire, s’imaginent que le problème est réglé, il est fort possible qu'ils se trompent lourdement. Il ne s’agit là que d’une nomination qui requiert impérativement l’agrément du pays hôte, en l’occurrence l’Etat du Vatican. Pour peu que ce dernier refuse, l’ambassadeur pressenti reprendrait alors illico le chemin de Paris, la queue entre les jambes si l’on ose dire. On prétend que le Pape François, pourtant plus libéral que son prédécesseur, serait peu enclin à céder à des procédés aussi cavaliers et méprisants. Déjà Hollande, au moment du précédent conclave, en 2013, n’avait pas résisté à ses petites plaisanteries bon marché en assurant que l’Elysée ne serait pour rien dans l’élection d’un nouveau pape : « Nous ne présentons pas de candidat » avait-il alors blagué. Ce n'est pas parce que la Hollandie s'en esclaffe que tout le monde est obligé de s'esbaudir.

Décidément, non seulement Hollande n’aime pas les riches mais il n’aime pas non plus les catholiques. Aurait-il ainsi commis un tel impair envers un pays arabe en y envoyant un ambassadeur juif (quand bien même les diplomates juifs se cherchent à la loupe à un haut niveau du Quai d’Orsay) ? Il n’est pas impossible, en définitive, que le pape François renvoie à celui qui se prend pour le président de la France, sa plaisanterie en même temps que son ambassadeur. Au-delà de l’humiliation qu’une telle rebuffade présenterait pour notre pays, on se prendrait à le souhaiter.

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