Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

mardi 21 avril 2015

Toujours plus !



Les socialistes continuent de refonder l’école … en érigeant cette fois Jamel Debbouze en modèle scolaire.

Ce qui est stupéfiant avec ce pouvoir qui ruine la France et ses valeurs depuis maintenant trois ans, c’est qu’on croit toujours avoir atteint le fond … à tort. Une nouvelle décision vient aussitôt démentir cette impression en en rajoutant dans l’ubuesque.

Aujourd’hui, c’est le Premier ministre Manuel Valls qui, à peine calmé de ses colères passées, vient de déclarer qu’il souhaite intégrer dans les écoles de France et de Navarre « l’art de l’improvisation que porte Jamel Debbouze ».

Nul n’est besoin d’être grand clerc pour imaginer que Valls a dû se faire beaucoup d’ennemis dans l'électorat de gauche, lui  qui avait proclamé son amour pour Israël et pour avoir fait de l’antisémitisme une cause nationale. Il lui incombait donc de rétablir l’équilibre d’une manière urgente. En terme footballistique, on appelle cela de la « compensation ». Toutefois, on sait que nos arbitres sont généralement peu inspirés dans la mise en œuvre de ce genre de recette qui ne trompe d’ailleurs personne. De même M. Valls aurait-il pu sortir de son chapeau un argument autrement plus sérieux que cet humoriste qui a sans doute autant d'affinités avec l'école - qu'il n'a dû fréquenter que sporadiquement - qu'un poisson avec une bicyclette. 

Enfin, on a les références qu'on peut et les modèles qu’on mérite. Après tout, F. Hollande s’était bien cru obligé d’inviter il y a peu Joey Starr à l’Elysée avant de dresser son panégyrique. N’oubliant pas que Joey Starr était l’auteur de cet impérissable monument d’anthologie poétique qu’était « nique la police », les policiers avaient dû apprécier comme il convient.

Cette fois, avec Jamel Debbouze, c’est Mme Vallaud-Belkacem qui exulte : « C’est quelqu’un pour qui j’ai beaucoup d’estime… il peut avoir une parole auprès des jeunes qui porte, parce que c’est quelqu’un de très engagé qui ne s’est jamais tenu à son rôle d’humoriste … l’improvisation est une façon d’apprendre à vivre ensemble ».

Traduisons donc le langage de Mme Vallaud-Belkacem, qui s’y connaît mieux que personne en nov’langue. « Quelqu’un pour qui elle a beaucoup d’estime » ? On n’en doute pas, étant donné leurs origines respectives. « Il peut avoir une parole auprès des jeunes » ? Par « jeunes », entendons ceux des quartiers qui, avec l’aide complaisante des médias, semblent avoir décidément confisqué le substantif. « Quelqu’un de très engagé » ? Certes oui, à gauche cela va sans dire. Ajoutons que Debbouze est également connu pour cracher régulièrement sur Nicolas Sarkozy, à l’instar de ce fraudeur du fisc patenté qu’est Yannick Noah. Et si cela n’était pas encore suffisant, précisons que Jamel Debbouze est un grand admirateur de Dieudonné qu’il trouve irrésistiblement drôle. On ne doute pas un seul instant que Mme Vallaud-Belkacem partage au moins intérieurement une telle opinion. 

Mais, au fond, tout cela fait une gauche à peu près fidèle à elle-même et permet de ratisser électoralement très large dans ces banlieues, cible de Terra Nova, qui avaient fait déjà élire Hollande en 2012.

D’aucuns estimeront non sans raison qu’à l’heure où la fameuse réforme scolaire de Mme Vallaud-Belkacem s’apprête à faire passer à la trappe le latin, le grec et désormais l’allemand - tout en rendant quasiment obligatoire l'étude de la civilisation musulmane - il est consternant d’ériger Debbouze en modèle scolaire. Déjà, depuis une bonne trentaine d’années, les « pédagogistes » de gauche abîment l’école à seule fin de satisfaire leurs fantasmes délirants. Cette fois, l’école se trouve proprement ridiculisée au nom du soi-disant « vivre ensemble ». Pourquoi d'ailleurs, au nom de ce même impératif du vivre ensemble, Mme Vallaud-Belkacem ne donne-t-elle pas l’exemple et ne va-t-elle pas s’installer en banlieue ? On ne sache pas que sa présence y soit pas incongrue et ne fasse pas honneur, en outre, à son "autre" nationalité (marocaine).

En tout cas, de concessions "hallal" en reculades sur la burqa, et de prises en otage sur l'école (où l'enseignement de la shoah n'est toujours pas possible dans les établissements dits "sensibles" et le sera, faisons-en le pari, de moins en moins) en auto-censures au nom du refus de l'amalgame et de la lutte contre une islamophobie toujours prête à servir, on se dit que Houellebecq, nonobstant les cris d'orfraie des belles âmes habituelles, avait décidément raison. Tout autant que Jamel Debbouze qui, lui, fanfaronnait, il y a quelques années, sur les plateaux télé en ces termes : « Il faut que les gens comprennent une fois pour toutes que la France a changé et qu’elle est aujourd’hui à mon image ». On croyait ces propos provocateurs. Ils n’étaient que prémonitoires … hélas.

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