Caractérisée par la dictature de la communication en temps réel et par l’explosion des réseaux sociaux, notre époque laisse a priori peu de place à l’écrivain. Cette place, il doit se la faire lui-même. A lui, donc, le redoutable défi de s’imposer dans un contexte où l’immédiateté et l’émotion prennent souvent le pas sur la réflexion. Pour autant, les idées comme la réflexion n’empêchent pas les saillies, les humeurs voire, pour parler le langage actuel, la proactivité et l’interactivité. C’est la vocation même de ce blog.

Beaucoup de mes écrits ont été consacrés à l’actualité internationale, qu’il s’agisse d’Israël, du Proche-Orient et surtout des Etats-Unis, mon thème de prédilection. D’autres concernent la France et sa politique, des premières amours qu’on n’oublie pas si facilement et qui se rappellent volontiers à notre souvenir. Plus récemment, mes préférences m’ont conduit à vagabonder sur d’autres chemins, plus improbables encore : le monde du spectacle et le show-business qui reflètent d’une manière saisissante les aspirations et les illusions de nos sociétés.

Tels sont les thèmes principaux, quoique non exclusifs, que je me propose d’aborder avec vous, semaine après semaine, dans le lieu d’échange privilégié qu’est ce blog. Il va de soi que je ne me priverai aucunement d’aborder d’autres sujets qui me tiennent à cœur. Je le ferai à ma manière : directe et sans concession, parfois polémique mais toujours passionnée. Tant il est vrai que, dans ses turbulences même, la passion est la sœur jumelle de la sincérité.

jeudi 3 novembre 2016

Vivement la fin !



Quel qu’en soit le vainqueur, les élections présidentielles américaines de 2016 ne laisseront pas un souvenir de dignité ou de hauteur de vues.

Eprouvantes et souvent démoralisantes, ces élections présidentielles américaines de 2016 auront donc dépassé les pires craintes. Si le résultat du scrutin sera indubitablement serré, ce n’est pourtant pas ce qu’on en retiendra. 

En effet, des élections sur le fil où le vainqueur remporte la mise au petit matin, l’Amérique en a déjà connu : de celle de 1876, avec l’affrontement mémorable entre Rutherford Hayes et Samuel Tilden - ce dernier battu ayant pourtant ravi la majorité des votes populaires - jusqu’à celle de 2000 entre George W. Bush et Al Gore, en passant par le Kennedy-Nixon de 1960. En revanche, un ton aussi agressif voire insultant en cours de campagne et un niveau général aussi faible apparaissent inédits dans un pays qui est pourtant habitué à voir défiler sur sa scène politique un nombre impressionnant de nullités.

La faute à qui ? A Donald Trump, en tout premier lieu, dont la vulgarité souvent délirante ne pouvait a priori que sidérer l’électorat américain. Ce qui ne laisse de surprendre, à cet égard, est qu’une telle sidération n’ait pas viré à la répulsion disqualifiante : à une semaine du scrutin, le candidat républicain est encore au coude-à-coude avec sa concurrente démocrate.  Mais Hillary Clinton ne saurait non plus s’exonérer de la médiocrité ambiante. Elle aura en tout cas révélé ce qu’on savait déjà : femme brillante et capable, elle n’est malheureusement pas, contrairement à son mari, une véritable politique. Le ton de ses discours reste trop cassant, sa mise trop apprêtée, son rire trop exubérant et forcé pour sonner vrai. De toute évidence, Mme Clinton n’est pas ce qu’on appelle une bonne candidate et la simple ambition, fût-elle démesurée dans son cas, ne peut suffire à suppléer les carences politiques. 

Bien sûr, on fait un mauvais procès à la candidate démocrate en exhumant avec obstination ses courriels. Et les dernières initiatives du directeur du FBI tombent trop à point nommé pour n’être pas innocentes. Mais Mme Clinton elle-même ne fait-elle pas un mauvais procès « au Donald » en laissant ses partisans accuser l’homme d’affaires de « harcèlement sexuel » : ce qui, d’ailleurs, eu égard au comportement passé de Bill Clinton, laisse plutôt rêveur. Il est vrai qu’en politique, il n’est pas rare de voir l’hôpital se moquer de la charité …

En fin de compte, à en croire sondages et analyses, Hillary Clinton devrait malgré tout être élue et devenir la première femme à accéder à la Maison Blanche en tant que présidente. Si tel devait être le cas, son élection n’en aurait pas moins été laborieuse et préfigure un avenir présidentiel semé d’embûches. Certes, une élection difficile ne plombe pas forcément le déroulement d’un mandat. JFK avait ainsi pu gouverner assez normalement malgré une élection plutôt délicate. Et tant de choses peuvent se passer si l’on se souvient de « W » Bush, élu sur le fil mais dont la popularité avait grimpé en flèche au lendemain du 11 septembre. 

Pourtant, cette élection de novembre 2016 laissera fatalement des traces que le Congrès pourrait aviver très rapidement pour peu que le peuple américain dote le Sénat d’une majorité républicaine.

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